Depuis février, les chambres d’agriculture du Limousin, l’Association pour le Pastoralisme de la Montagne Limousine (APML) et des éleveurs se réunissent pour discuter du développement des groupements pastoraux sur le plateau de Millevaches. Une vingtaine d’éleveurs est intéressé.
"Avec les sécheresses il n’y a plus d’herbe. Le groupement pastoral, c’est l’opportunité (pour les éleveurs, ndlr) d’envoyer une partie de leurs brebis pâturer sur des territoires qui ne le sont pas. Cela permettrait de les entretenir et pour leurs animaux d’avoir une alimentation intéressante", s’enthousiasme Emilie Pons de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne à propos de cette pratique mise en place par l'Association pour le Pastoralisme de la Montagne Limousine (APML). Le 5 février dernier avait lieu, à la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne, une réunion avec le Conservatoire des Espaces Naturels, le PNR Millevaches, l'APML et des éleveurs, pour la restitution d’un travail d’enquête sur le potentiel développement pastoral dans la Zone de Protection Spéciale (ZPS) du plateau de Millevaches.
Ce qu’il ressort de cette étude, commandée par le PNR et menée par l'APML et les chambres d'agriculture du Limousin, est un besoin en surfaces "tant au sein des estives que parmi les agriculteurs, qui subissent ces dernières années les conséquences des sécheresses estivales et du gel hivernal", informe l'association. Et une des solutions proposées par le groupe de travail est de développer le pastoralisme collectif géré par l'APML. La chambre d’agriculture de la Haute-Vienne a d’ailleurs publié, le 1er mars sur son compte Facebook, au sujet du projet : "A l’échelle des 3 départements de Creuse, Corrèze et Haute-Vienne ce sont 20 à 30 éleveurs qui se sont déclarés intéressés pour envoyer au moins 5 500 brebis et 600 bovins : un très bon début pour enclencher la constitution de nouveaux groupements pastoraux", écrit-elle.
Un début en 2022-2023
Les groupements pastoraux sont une structure juridique permettant "la mise en commun d’animaux, de moyens techniques et humains", indique Agnès Orsini, animatrice élevage-pastoralisme, à l’APML. Des groupes de pâturage collectif existent déjà sur le plateau de Millevaches rappelle-t-elle. Seize éleveurs y participent sur trois estives (surfaces de pâturage utilisées en été).
Suite au recensement effectué par les chambres d’agriculture de la Creuse, de la Corrèze et de la Haute-Vienne auprès d’une cinquante d’éleveurs limitrophes au PNR Millevaches et possédant plus de 50 brebis, une vingtaine est intéressé.
Un collectif d’éleveurs qui pourra bénéficier de cette mise en commun, mais pas encore tout de suite.
Là, ce n’est que le début. Ils ne pourront pas commencer cet été, ça prend trop de temps. Les demandes d’aide au gardiennage se font maintenant par exemple. Ça sera à plus long terme. Les éleveurs pourront commencer plutôt en 2022 et 2023. Mais déjà cet été, ils pourront rencontrer des bergers et voir les estives.