Du 15 au 31 janvier 2025 auront lieu les élections professionnelles dans les 103 chambres agricoles de France. Les différents syndicats occupent le terrain. En Creuse, la Confédération paysanne a mené une action dans un supermarché de Guéret.
À quelques jours de l'ouverture des élections dans les chambres d'agriculture prévues du 15 au 31 janvier et à quelques semaines du salon de l'agriculture de Paris, les syndicats agricoles mènent des actions sur le terrain. En ce samedi 11 janvier 2025, dans les allées d'un hypermarché de Guéret, les membres de la Confédération Paysanne de la Creuse font leurs emplettes, à leur manière. "On cherche des produits qui ne sont pas d'origine européenne" explique ce militant devant un étal de viande.
L'origine des produits, leur prix, ces questions préoccupent les éleveurs qui ont du mal à joindre les deux bouts comme Sylvain Tilleul : à la tête d’un troupeau de 120 brebis à Bord-Saint-Georges, il ne parvient toujours pas à se dégager un revenu. "Quand on parle d'un revenu agricole, on est difficilement à un SMIC, explique-t-il, avec une charge de travail conséquente et une moyenne de plus de 70 heures par semaine".
Le revenu des agriculteurs et le refus du libre-échange ce sont les deux principales revendications de la Confédération paysanne qui les expose pacifiquement au directeur du supermarché "C'est une action non-violente explique ce militant, il n'y aura pas de dégradation, mais des autocollants collés".
L’objectif est de remplir des caddies avec ces produits accusés d’être trop bas. Dans un haut-parleur, un manifestant explique aux acheteurs la démarche de l'action : "la défense du revenu, elle passe d'abord par un prix minimum garanti pour le revenu des paysans et paysannes"
Mais au-delà de la recherche d’un revenu, ce qu’espère Sylvain Tilleul c’est que la Creuse puisse continuer à accueillir des paysans.
Si on veut être attractif, installer des jeunes et qu'il y ait un temps de travail et des conditions de vie viables, s'il n'y a personne et qu'on a seulement recours à de la mécanisation, c'est de l'endettement et donc c'est le chat qui se mord la queue. On reperd le revenu et l'argent qui rentre dans la ferme sert à rembourser des crédits pour des machines monstrueuses.
Sylvain TilleulEleveur de brebis et membre de la Confédération paysanne
Cet enjeu qui touche à la fois la survie de la profession et celle du territoire est au cœur de la campagne pour les élections à la Chambre d’agriculture de la Creuse. Trois autres syndicats ont en lice dans ce scrutin : la FDSEA qui est aux commandes de la chambre depuis l'après-guerre, la Coordination rurale et le MODEF.