Depuis ce vendredi 2 juin, l'un des bâtiments du collège Jules Marouzeau, à Guéret, est temporairement fermé. En avril dernier, d'inquiétantes fissures ont été découvertes. Cette partie de l'établissement abrite l'internat et onze salles de classe. Le réchauffement climatique pourrait être en cause.
Les premières fissures sont apparues à la fin du mois d'avril 2023 sur cette aile du collège Jules Marouzeau de Guéret, construite dans les années 1930. Elle abrite l'internat et onze salles de classe.
Mais depuis vendredi 2 juin 2023, ce bâtiment est interdit par précaution et jusqu'à nouvel ordre par un arrêté pris par la municipalité de Guéret.
Une trentaine d'élèves à reloger
Jusqu'aux vacances d'été, les cours enseignés dans les onze salles concernées sont temporairement déplacés dans d'autres salles de l'établissement, mais cela n'est pas sans contrainte. "Cela demande de transférer tout le matériel pédagogique, c’est un gros bouleversement du jour au lendemain. Les conditions de travail sont impactées, il faut du temps pour tout déplacer", confie Mélanie Perrier, enseignante d'anglais et cosecrétaire départementale SNES-FSU.
Pour les 36 élèves qui séjournaient à l'internat, des solutions ont également été trouvées. Certaines logent chez leurs camarades, d'autres prennent le bus scolaire matin et soir pour rentrer chez eux.
Dès le 12 juin 2023, ils pourront être hébergés au sein de l'internat du Lycée Bourdan, à Guéret.
Une expertise à venir
L'origine exacte de ces fissures est encore indéterminée, mais des pistes sont déjà sérieusement étudiées, "cela pourrait venir des sols argileux qui évoluent en fonction du changement climatique", confie Franck Foulon, vice-président au conseil départemental de la Creuse en charge des bâtiments.
Le Conseil départemental de la Creuse dit s'être rapproché d'un bureau d'études pour réaliser une expertise complète sur ce bâtiment dès le 19 juin prochain. Les conclusions, qui devraient être connues à l'automne, détermineront si des travaux doivent être réalisés.
"Même si on a peu de temps jusqu’au brevet et la fin de l’année, les inquiétudes restent sur les conditions de rentrée de septembre prochain. Nous attendons avec impatience le rapport. C’est ce sentiment d’incertitude qui nous pose problème", ajoute Mélanie Perrier.
Mauvaise note pour les collèges creusois
En Creuse, le collège Jules Marouzeau est le deuxième établissement à présenter de telles problématiques. Depuis octobre 2021, le collège Georges-Nigremont de Crocq a fermé ses portes et délocalisé ses cours dans le Puy-de-Dôme après la découverte de problèmes structurels lors d'études préalables à des travaux.
"Le collège le plus récent a 20 ans, c’est le collège de Boussac. Les autres collèges ont été fabriqués dans les années 60-70 pour les plus récents et sinon les autres sont dans des bâtiments du début du siècle", confie Pierre Gautret, secrétaire régional UNSA Éducation Limousin.
Selon lui, des fonds sont nécessaires pour "permettre la construction de nouveaux collèges" afin de rendre le territoire plus attractif. "Ça serait bien de penser à ceux qui sont les plus usés pour dynamiser le territoire et donner envie à des familles de venir et de permettre à mes collègues d'avoir de bonnes conditions de travail".