À Guéret, quarante personnes s'apprêtent à perdre leur emploi avec la fermeture de l'usine d'Amis, sous-traitant automobile. Si la préfecture de la Creuse ne dispose d'aucun pouvoir pour empêcher le plan de licenciement, elle est engagée depuis plusieurs semaines dans l'accompagnement des salariés. Une cellule de reclassement a notamment été mise en place pour les aider à retrouver du travail.
Quand la nouvelle est tombée en décembre dernier, les salariés évoquaient "un coup de massue". À Guéret, la fermeture de l'usine Amis, sous-traitant automobile, a provoqué la disparition de quarante emplois. Depuis, si les mauvaises nouvelles se sont accumulées, la direction refusant notamment de verser une prime de départ supralégale, la préfecture de Creuse s'est engagée dans l'accompagnement des ex-salariés.
Des aides diverses garanties pendant douze mois
"Dans un premier temps, nous avons obtenu la mise en place, de la part du ministère du Travail, d'un plan dit de « grand licenciement », explique Anne Frackowiak-Jacobs, préfète de la Creuse. Ces dispositifs d'ampleur ne concernent habituellement que les entreprises qui suppriment au moins trois cents postes. C'est déjà une première réussite." Cela permettra aux anciens employés d'Amis de bénéficier "d'un suivi beaucoup plus poussé de la part d'un cabinet de conseil".
Concrètement, les personnes concernées disposeront d'une "aide dans leurs démarches administratives", de "bilans de compétences pour de futurs entretiens professionnels" et de "formations pour la recherche de travail". En outre, un soutien psychologique sera également assuré. "Nous avons obtenu des garanties importantes, d'autant que ces droits s'étaleront sur une période de douze mois", affirme la préfecture.
"Entre quinze et vingt offres d'emploi" déjà proposées
Dans un deuxième temps, une cellule dite "de reclassement" s'est ouverte au sein des services de l'État. Cette mesure inédite "permet de recenser toutes les offres d'emploi" que compte le territoire. "On a activé tous nos partenariats locaux, relate la préfète. En Creuse, nous avons mobilisé, entre autres, l'Union des industries et métiers de la métallurgie, la Chambre de commerce et d'industrie et France Travail." Le travail de cette cellule semble déjà porter ses fruits : d'après la préfecture, "entre quinze et vingt d'offres d'emploi", provenant directement des entreprises locales, auraient déjà été portées à la connaissance des ex-salariés.
Si certains salariés d'Amis ont peut-être démarré une nouvelle vie, d'autres entretiennent encore un maigre espoir. Ce vendredi 19 janvier, la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Dreets) devra se prononcer sur la validité du Plan de sauvegarde de l'emploi décidé par la direction de l'entreprise. Si elle l'approuve, certains syndicats envisagent d'attaquer la décision en justice.