Les quarante salariés du site d’Amis, sous-traitant automobile, ont appris vendredi la fermeture de leur site en Creuse. Au 7 janvier 2025, tous les salariés creusois se retrouveront sur le carreau. À Montluçon (Allier), 148 personnes devraient connaître le même sort. Le site d'Auvergne poursuivra son activité avec 192 personnes.
Après le placement de l'entreprise en redressement judiciaire le 30 octobre, les salariés du sous-traitant automobile Amis savaient que la situation était tendue, mais l'espoir de trouver un repreneur était encore présent.
La douche froide
Réunis en CSE à Montluçon, ce vendredi 6 décembre, les représentants du personnel s'attendaient à des mauvaises nouvelles, un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en particulier. "Nous pouvions imaginer la suppression d'une dizaine de postes à la rigueur, des personnes proches de la retraite, mais surtout pas de fermeture", explique David Parlon, délégué syndical FO.
À lire aussi : "Suppression de 83 postes chez Valeo à Limoges"
En fin de journée, le délégué syndical a donc appris la fermeture du site de Guéret. Et, par conséquent, la suppression de quarante emplois, ceux de ses collègues qu'il a dû prévenir dans la foulée. "Nous avons pris un coup de massue. Nous sommes tous dévastés", ajoute-t-il. Les machines vont rejoindre l'autre site à Montluçon. Lequel est également restructuré. 148 postes y sont supprimés. 192 sont maintenus, selon ce dernier.
À moins de trois semaines de Noël, les salariés accusent le coup. Ils travailleront jusqu'au 20 décembre. La fermeture officielle est programmée le 7 janvier prochain, après trois semaines de congés.
La direction se veut "pragmatique"
Le directeur général d'Amis, Philippe Dufeutrelle, justifie la décision du groupe ce samedi par téléphone : "Malheureusement, nous avons repoussé l'idée d'un PSE au maximum, mais il faut être pragmatique. Afin de ne pas défaillir complètement, il faut restructurer."
Philippe Dufeutrelle rappelle que le PSE est un projet de suppression dans le cadre du redressement judiciaire. Les salariés de Guéret ne se verront pas, a priori, proposer de solutions de replacement dans le groupe. "Aujourd’hui, nous n’avons pas prévu de reprendre les salariés de Guéret, car ils sont à 45 minutes en voiture de Montluçon", poursuit le directeur général.
Comme un sentiment de déjà-vu en Creuse
Le syndicat FO précise avoir contacté le député du département, Bartolomé Lenoir, membre du groupe UDR ainsi que la Préfète Anne Frackowiak-Jacobs. Les salariés attendent une réaction forte des élus et de l'État.
La fermeture du site Amis rappelle les déboires de GM&S, un autre sous-traitant automobile. 122 ex-salariés de l'entreprise de La Souterraine avaient attaqué, en février 2023, Renaud et Peugeot devant le tribunal de Guéret.
Le directeur général Philippe Dufeutrelle dit subir le contexte économique. "Tous les exploitants dans le secteur automobile ferment à tour de bras. La baisse des ventes de voitures est implacable. Nous réalisions 70 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 et plus que 30 cette année. Pour tenir côté trésorerie, nous n'avons pas d'autre choix que de licencier."