La fermeture de l'usine Amis a été homologuée par l'inspection du travail, le 17 janvier dernier. À Guéret (Creuse), quarante emplois vont disparaître. Les premiers licenciements ne seront officiels qu'en février, mais la tension monte déjà entre la direction du sous-traitant automobile et les salariés, qui envisagent une grève.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Les premiers courriers vont tomber en février, soupire un salarié. Beaucoup de gens ont la boule au ventre." C'est désormais officiel : le 17 janvier dernier, lDirection régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Dreets) a homologué le plan de licenciement proposé par le sous-traitant automobile Amis. Le tribunal de commerce de Lyon devrait valider, dans les prochains jours, la fermeture de l'usine de Guéret, où quarante personnes verront leur emploi disparaître.

Face à un personnel "au ralenti", la direction évoque de possibles "sanctions disciplinaires"

"Même si on s'attendait à cette décision, c'est toujours difficile, témoigne David Parlon, délégué syndical Force ouvrière. On nous prend notre travail, quand même." La fermeture du site en Creuse ne devrait être effective que dans un mois. Sur place, l'atmosphère s'avère très lourde. Le personnel reconnaît "tourner au ralenti" : "Travailler dans ces conditions, c'est compliqué. On bosse moins, en mode dégradé. Il y a de la peur, à mesure que l'échéance approche."

Face à cette situation, la direction a fait parvenir une note au personnel, exigeant "que chacun retrouve un niveau normal de production et de travail". Rappelant que "cela peut s'apparenter à de la grève illicite, voire de l'entrave au fonctionnement de l'entreprise", le courrier menace les personnes concernées de "sanctions disciplinaires" et évoque même des "licenciements sans indemnité".

Nous avons encore des clients à fournir. Il nous reste des commandes à honorer.

Philippe Dufeutrelle

Directeur d'Amis

"Nous sommes conscients que dans ce contexte perturbé, il soit difficile de s'y mettre à 100%, déclare Philippe Dufeutrelle, le patron d'Amis. Mais il y a quand même un minimum. Nous avons encore des clients à fournir. Il nous reste des commandes à honorer. Les salariés ont des contrats : jusqu'au bout, ils attendent une rémunération ; en retour, on attend un travail de leur part."

La note de l'encadrement a suscité l'indignation de nombreux salariés. "Ça ne passe pas, c'est la cerise sur le gâteau, s'emporte David Parlon. On est en colère, c'est trop pesant. On nous parle mal. Ils s'attendent à quoi ? La date de licenciement arrive. Les salariés, ça les angoisse, ils ne peuvent pas se donner à fond !"

Avant la fermeture, une "prime de production" réclamée

En réaction, certains d'entre eux envisagent de faire grève, pour exiger une prime de production. "Si on remplit les objectifs pour les dernières semaines, on demande une somme, explique le délégué syndical. Pendant les négociations du plan de licenciement, la prime supralégale a été refusée aux travailleurs virés. Là, on se dit que ce serait la moindre des choses, pour compenser."

Sur les quarante salariés de l'usine de Guéret, six sont actuellement en arrêt maladie. Les employés se sont réunis, ce lundi 20 janvier, afin d'effectuer un bilan d'étape. Plusieurs d'entre eux se déclarent disposés à "bloquer les pièces et les machines", si leur hiérarchie n'accède pas à leurs demandes.

En attendant la fermeture définitive de l'usine, la préfecture de la Creuse s'est engagée dans l'accompagnement des travailleurs. Une cellule de reclassement a notamment été mise en place pour les aider à retrouver un emploi. Entre quinze et vingt offres d'entreprises creusoises auraient déjà été portées à la connaissance des salariés.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information