"Tout le monde est en colère" : quatre agriculteurs de la Coordination rurale de la Creuse en garde à vue pour les dégradations commises en novembre

Une mobilisation de leurs collègues s'est improvisée aux abords du commissariat. Quatre agriculteurs de la Coordination rurale ont été placés en garde à vue, ce mercredi 11 décembre, à Guéret. Ces interpellations font suite aux dégradations commises à l'Office français de la biodiversité, en novembre dernier.

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"On les traite comme des terroristes !" Depuis qu'il a appris la nouvelle, Florian Tournade, président de la Coordination rurale en Creuse, ne décolère pas. Par téléphone, il confirme que quatre éleveurs, membres du syndicat, ont été placés en garde à vue, ce mercredi 11 décembre, au commissariat de Guéret. Ces interpellations font suite aux dégradations commises dans les bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB), en novembre dernier.

Dès le début d'après-midi, une quinzaine d'agriculteurs s'est spontanément réunie aux abords de la cité administrative pour protester contre ces arrestations. D'autres devraient les rejoindre dans la soirée pour réclamer "la libération de leurs collègues". Florian Tournade l'assure : "On ne va pas repartir sans nos gars !"

Un cadre du syndicat parmi les interpellés

Les quatre hommes ont été interpellés en fin de matinée alors qu'ils travaillaient sur leurs exploitations. Paul Marchon, éleveur bovin près d'Aubusson et secrétaire général de la Coordination rurale en Creuse, figure parmi eux. "Des policiers sont venus et les ont embarqués, raconte Florian Tournade. Des paysans ! Des travailleurs ! Certains ont été arrêtés devant leurs enfants ! C'est digne du grand banditisme ! En plein travail ! C'est du foutage de gueule. En pleine crise agricole, ils n'ont pas autre chose à branler ?"

Ils n'ont pas intérêt à les garder quarante-huit heures. On ira les chercher avant !

Florian Tournade, président de la Coordination rurale en Creuse

Les faits reprochés remontent au 19 novembre dernier. Ce jour-là, plusieurs dégradations sont commises dans les locaux de l'OFB : dépôts de paille, déversements de déchets agricoles, portes enfoncées... Anne Frackowiak-Jacobs, préfet de la Creuse, réagit alors : "Ce qu'ils ont fait, c'est vraiment de la casse. Ils ont saccagé les bureaux (...) et intimidé le chef de l’OFB avec des insultes et menaces."

Pour Florian Tournade, la procédure de garde à vue apparaît disproportionnée. "On a toujours répondu de nos actes, affirme-t-il. Ils pouvaient tout à fait les convoquer, les auditionner, pour qu'ils s'organisent dans leur travail."

Le président du syndicat dans le département nous confie avoir demandé à être entendu par la police. Une audition lui semble indispensable pour éviter toute escalade : "On pourrait négocier. Là, tout le monde est en colère. Le temps qu'ils finissent leur journée de travail, d'autres gars vont arriver. Ils n'ont pas intérêt à les garder quarante-huit heures. On ira les chercher avant !"

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