La préfecture de la Creuse a enclenché le plan Grand Froid Niveau 1, depuis le 13 janvier. Il prévoit le renforcement des dispositifs de veille sociale : intensification des maraudes, des capacités hébergement d’urgence et nuitées hôtelières. Le centre de jour de Guéret a étendu ses horaires pour accueillir les personnes sans domicile fixe.
Thomas a 31 ans, il est originaire de Guéret et vit dans la rue depuis 2019."J'ai perdu ma famille à cause de la drogue. Je n'ai pas d'hébergement, je dors dans un squat. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau, je dors sous trois couvertures, mais ça ne suffit pas."
Thomas est heureux de trouver de la chaleur, au centre de jour de Guéret, à l'extérieur ce jour-là, le thermomètre affiche moins trois degrés." Je viens ici pour me réchauffer et pour faire des démarches. J'ai pu refaire ma carte d'identité, grâce au centre, car sans adresse, c'est impossible."
Thomas est un ancien commercial dans les parfums et cosmétiques. Il soigne sa toxicomanie et il a décidé de quitter Guéret pour se construire à La Rochelle. "Je vais essayer de me relancer dans la vente de parfums et de produits cosmétiques, c'est ce que je faisais, il y a un an ou deux, ça marchait plutôt pas mal."
Avec l’ordinateur mis à disposition dans ce centre de jour, il peut faire des candidatures auprès d'entreprises. L'écoute et la disponibilité des travailleurs sociaux lui ont redonné confiance pour entamer ces démarches et espérer reconstruire sa vie.
Un lieu de convivialité pour ceux qui n’ont plus grand-chose
Des boissons chaudes, une douche et un lave-linge sont à disposition ainsi que des kits d’hygiène et des bons pour le restaurant du centre communal d’action sociale. Ce lieu unique à Guéret a été ouvert en 2017. Chaque jour, on y reçoit des exclus, des victimes d’accident de la vie qui viennent reprendre des forces avant de retrouver la rue. Avec le plan grand froid déclenché par la préfecture de la Creuse, le centre est ouvert sans interruption de 9h à 17h.
Les responsables du comité d'accueil creusois ont constaté une hausse du nombre de jeunes sans domicile fixe depuis dix ans. Ils représentent désormais un quart des demandes.
Alors à Guéret, toute l’année, les travailleurs sociaux effectuent quatre maraudes par semaine, deux le soir et deux le matin.
Quand je les vois en maraude, je suis content, on discute autour d'un café, c'est du lien, ça fait du bien.
Thomas31 ans, sans domicile fixe
La maraude ne va pas seulement au-devant des personnes qui dorment dans la rue. Elle s'intéresse aussi aux personnes en situation de précarité dans leur logement ou bien accueillies dans des centres d'hébergement d'urgence. "On va à leur rencontre pour proposer un échange, un repas chaud, notre but, c'est de rompre l'isolement."
L’an dernier, durant la période hivernale, 162 personnes ont été prises en charge par le Comité d’accueil creusois, lors des maraudes à Guéret, en majorité des hommes seuls.
