L'union fait la force : pour se défendre sur le marché de la viande, deux coopératives d'agriculteurs fusionnent

Depuis le 1ᵉʳ janvier, les structures Celmar de La Souterraine et la CCBE à Parsac se sont regroupées. La coopérative « Les producteurs de la Marche » rassemble désormais un millier d’éleveurs sur quatre départements (Haute-Vienne, Creuse, Indre et Vienne) avec cette alliance, la coopérative veut consolider la filière viande en Limousin.

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Pour mieux se défendre sur le marché de la viande, les éleveurs de quatre départements ont décidé de fusionner leurs coopératives. La Celmar, basée à La Souterraine, a été créée à la fin des années 1960 par une centaine d'éleveurs du Limousin, du Poitou et du Berry, qui ont décidé de prendre en main leur destin, en vendant directement leurs animaux (bovins et ovins) sans intermédiaire. Même parcours à Parsac avec la création, en 1994, de la Creuse Corrèze Berry Élevage, coopérative agricole spécialisée dans la production bovine.

Centre d'allotement de Parsac en Creuse, 40 000 bovins y transitent chaque année. © Nicolas Chigot, France Télévisions

La loi Egalim 2 a été le déclic

Les deux coopératives, distantes d'une trentaine de kilomètres et desservies par un axe routier important (la RN 145), ont décidé de fusionner leurs structures, au premier janvier. En devenant la Coopérative des Producteurs de la Marche, les deux centres continuent leur activité d'allotement du bétail.

Fusion des coopératives d'éleveurs en Creuse: La Celmar et le CBBE se regroupent pour mieux défendre les intérêts des éleveurs. © Nicolas Chigot, France Télévisions

Pour ces éleveurs, la loi EGALIM 2 a été le déclic, cette loi prévoit de répercuter les coûts de production sur le prix de vente. Le regroupement permet aux éleveurs de mutualiser les coûts et d’avoir un peu plus de poids face aux industriels.

Car chaque éleveur individuellement est incapable de contractualiser, alors que la coopérative a les compétences... ce qui permet de tirer les prix vers le haut.

Ça va leur offrir de meilleurs débouchés. Chaque coopérative commercialisait 40 000 bovins et ovins par an, maintenant on peut en commercialiser jusqu’à 80 000.

Jean-Christophe Dufour

Vice-président de la Coopérative des producteurs de la Marche

La fusion des coopératives permet aussi de pérenniser le marché, en répondant à la demande tout au long de l'année. Car l’objectif de ce regroupement, c’est d’offrir des prix stables et une juste rémunération pour les éleveurs.

La coopérative Celmar à la Souterraine et la CCBE de Parsac fusionnent, pour mieux défendre les interêts des éleveurs. © Nicolas Chigot, France Télévisions

Déjà, un millier d'éleveurs convaincus

Au total, plus de 1000 éleveurs de la Creuse, de Haute-Vienne, de Vienne et de l'Indre adhèrent à la coopérative des Producteurs de la Marche. Les deux centres de Parsac et de la Souterraine sont peu distants et complémentaires. Le bétail y est acheminé facilement, sans perte de temps de transport et en tenant compte du bien-être des animaux. Ces derniers restent peu de temps dans les structures d'allotement, où ils sont pesés et sélectionnés pour les acheteurs. Lors des transports, la coopérative veille à faire le moins de kilomètres possible, pour collecter et livrer les animaux.

Il y a un attachement des éleveurs pour leur coopérative, ils connaissent les techniciens et leur font confiance.

Jean-François Aucouturier

Président coopérative « Les Producteurs de la Marche »

Les principaux partenaires de la coopérative sont les industriels T' Rhéa et Bigard. Selon son président, cette fusion n'occasionnera aucune suppression de postes sur les deux centres creusois qui emploient, à ce jour, 90 salariés. Alors que le marché de la viande bovine et ovine se tend, la coopérative des producteurs de la Marche espère convaincre d’autres éleveurs que la meilleure façon de se défendre, c’est de se regrouper.

  

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La fusion de deux coopératives d'éleveurs en Creuse effective depuis le premier janvier 2025. L'objectif est de se regrouper pour mutualiser les coûts et garantir des prix stables aux producteurs d'ovins et de bovins. ©L. Ragon et N. Chigot

 

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