Les élus de la Courtine et de 11 villages alentours se sentent abandonnés par l’Etat et menacent de ne pas ouvrir les bureaux de vote lors de la présidentielle, après l’annonce de la fermeture d’une classe.
La Courtine a vécu son heure de gloire entre le début du XXème siècle et 1980 grâce à son camp militaire. Le village a compté jusqu’à 1600 habitants.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que 788. Les élus locaux se battent pour redynamiser leur territoire et attirer de nouveaux résidents.
L’usine Alsapan, qui fabrique des meubles en kit, a été sauvée in extremis, comme le rappelle Pierre Chevalier, président de Haute-Corrèze Communauté : « Nous venons d’investir 10 millions d’euros dans le groupe Alsapan. Et on nous annonce qu’une classe de l’école va fermer ! ».
L’école de la Courtine compte une soixantaine d’élèves, dont 28 en maternelle et 32 en primaire. Elle accueille les enfants des 11 communes environnantes.
Selon Laurence Boyer, maire de Clairavaux, « l’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription d’Aubusson avait assuré au maire de La Courtine qu’il n’y aurait pas de fermeture. La manière de procédé est inadmissible, car il n’y a eu aucune concertation avec les élus. »
Représailles
L’un des 3 postes d’enseignants sera supprimé à la rentrée prochaine, et La Courtine affiche sa colère.
Là, on nous supprime une classe. Mais est-ce que les parents vont accepter d’avoir des classes à 3 niveaux et ne vont pas retirer les enfants de l’école pour aller ailleurs ? C’est le début de la fermeture complète de l’école de La Courtine.
Thierry Quesnel, parent d’élève
Le dialogue semble rompu avec l’Éducation nationale.
C’est pour se faire entendre et qu’on « prenne contact avec eux » que le maire de La Courtine et de 11 autres villages menacent de ne pas ouvrir les bureaux de vote à l’occasion du 1er tour de l’élection présidentielle le 10 avril 2022.
Jean-Marc Michelon, 1er édile de la commune creusoise, se montre déterminé : « Sans réponse ferme et rapide des services de l’Éducation nationale, les bureaux de vote ne seront pas tenus par des conseillers municipaux. C’est une décision que nous avons prise au niveau de l’association des sources de la Creuse où nous sommes 11 maires concernés. Cette décision a été prise et sera suivie. »
Sanctions
De son côté, la préfecture de la Creuse rappelle que la non ouverture d’un bureau de vote est illégale.
Le maire peut être mis en demeure. Ensuite, une décision du tribunal administratif peut entraîner sa démission d’office, ainsi que celle de tous les conseillers municipaux impliqués. La seconde étape est un arrêté préfectoral qui permet au personnel de la préfecture de se substituer au maire et aux autres élus, pour la bonne tenue du vote.