Moins 5 degrés par endroits en Creuse ce 19 avril après des températures douces la semaine dernière, les maraîchers jonglent entre chômage technique pendant le gel et journées doubles les jours de redoux. Alors que le retard s’accumule dans les semis fragilisés.
A Saint-Dizier-les-Domaines, dans le nord de la Creuse, de beaux radis de 18 jours ont mis deux mois avant d'être bons à croquer. Et ce ne sont pas les seuls retardataires chez ce maraîcher rencontré par notre équipe :
Il y a aussi les Fêves ou les petits pois. Ce n’est pas encore catastrophique mais ça devra être semé début avril.
Encore remplis des légumes d'hiver, les étals des marchés risquent donc d'être un peu vides dans les semaines qui viennent car dans les champs, semis, plants et bulbes subissent les yoyo du thermomètre.
En dépit de sa bâche de protection, Jules Gibaud sait que sa rhubarbe ne résistera pas au retour du gel. Ses jeunes plants d'ail rose sont eux aussi bien mal en point.
Résultats : deux bons mois de retard pour l'ensemble des primeurs dont les produits seront donc vendus à moindre coût en pleine saison. Et surtout aucune garantie sur les récoltes à venir, car ces cycles végétatifs en dent de scie rendent les plants plus vulnérables.
C'est donc sur le long terme que les caprices du temps risquent de se faire sentir et si elles sont difficilement chiffrables aujourd'hui, il y aura des pertes, forcément.