Notre série "Portraits de femmes" nous emmène dans la Creuse. Bernadette est femme d'agriculteur, mais elle ne travaille pas qu'à la ferme. Pour compléter ses revenus, elle est également conductrice de bus scolaire. Une vie et des journées bien (voire trop) remplies.
Du lundi au vendredi, de 7 à 9h chaque matin, Bernadette sillonne à bord de son car scolaire les petites routes de la Creuse, entre Le Grand-Bourg, Bénévent l'Abbaye et Mourioux …
En 2015, selon le ministère de l'Agriculture, les femmes étaient, en France, plus d'un demi-million à travailler dans l'agriculture : 111 800 cheffes d'exploitation ou d'entreprise agricole, 28 500 collaboratrices d'exploitation et 387 000 salariées dans la production agricole.Ca fait 18 ans que je suis dans le transport. J'ai passé mon permis en 2001 et je suis arrivée là par accident.
Fille et femme d'agriculteurs, elle a commencé à faire du transport scolaire pour arrondir les fins de mois, en plus du travail à la ferme. Et elle y a pris goût.
Ce que j'aime bien, c'est avoir du contact extérieur. Quand on vit dans exploitation agricole, à part les animaux, on n'a pas beaucoup de contacts.
Après avoir déposé tous les enfants à l'école, Bernadette troque son bus scolaire contre son tracteur. Même si aujourd'hui, son travail à la ferme consiste surtout à faire de l'administratif, elle aide encore son mari dans les tâches quotidiennes auprès de leurs 140 bêtes.
Il faut répartir son travail. Après le ramassage scolaire, je bois un café, j'aide à soigner les bêtes, ou alors j'attaque de l'administratif. Dans l'après-midi, 16h arrive vite pour repartir chercher les enfants.
Une charge de travail devenue trop lourde aujourd'hui pour l'agricultrice qui n'est pas rémunérée pour son travail sur l'exploitation. La ferme rapporte au couple 600 euros de revenus nets à la fin du mois. Alors, à l'approche de la retraite pour son époux Michel, le couple a décidé de lever le pied. Bernadette espère trouver un travail plus rémunérateur. Augmenter ses heures de transport scolaire ou trouver autre chose ...
En attendant, Bernadette continuera à mener de front ses deux métiers, à prendre soin de ses vaches... et de ses écoliers.S'il faut repartir vers une conversion professionnelle, on repartira vers ça. J'ai 64 ans, j'ai encore 10 ou 11 ans à travailler. C'est pas demain !