À Lezay dans les Deux-Sèvres, l'opérateur Orange est en train d'installer des lignes pour amener la fibre aux habitants. Mais l'une de ces lignes s'est retrouvée implantée presque au cœur d'une haie. Les riverains et les associations s'en sont émus. Orange reconnaît son erreur.
Il a suffi de lui envoyer quelques photos des poteaux pour que sa réaction soit immédiate. « Il y en a quelques-unes qui posent problème, et nous allons arrêter le chantier à cet endroit. Certaines choses sont à reprendre. » Olivier Pineau est le responsable du déploiement de la fibre pour Orange dans la Vienne et les Deux-Sèvres et fait son mea-culpa.
À Lezay, dans les Deux-Sèvres, la protestation a surgi à propos de poteaux qui ont été posés le long d’une route, mais presque au milieu d’une haie. Quelques dizaines de centimètres entre les troncs des arbres et les poteaux dont la tête se perd au milieu des branches.
L’association Prom’haies avait fait remonter l’anomalie auprès du Conseil départemental. Riverains, agriculteurs et élus se sont rassemblés lundi 3 février pour exprimer leur mécontentement face à une haie qui allait devoir être élaguée de manière sévère. « Ces haies font partie du paysage et elles ont une fonction de régularisation », plaide Elisabeth Marchant, maire adjointe de Lezay. « Nous vivons dans un coin que nous apprécions et que nous voulons préserver. »
Orange, à la demande du Conseil départemental, est en train de tirer les lignes pour amener la fibre aux 100 000 derniers logements qui ne l’ont pas encore. À cet endroit, le long de la RD 14 sur la commune de Lezay, les travaux visent à équiper 80 logements.
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Passer en souterrain
Une ligne aérienne qui devait ressembler à une ligne téléphonique traditionnelle. « Sur ce tronçon, nous ne voulions pas l’enterrer, car il n’y a pas eu de fourreaux installés en souterrain », explique Olivier Pineau. « Et faire des fourreaux, cela coûte six fois plus cher. »
Mais ce sera peut-être la solution choisie finalement. « Nous allons reprendre tous les tronçons sur la RD 14 concernés par des arbres, nous allons les réétudier et opérer des changements. Certains poteaux ne sont pas utilisables en état. »
Les riverains et associations de défense de l'environnement ne comprenaient pas pourquoi pas cette ligne passait du côté de la route où se trouve la haie et non pas sur l’autre bord où rien n’est planté. Orange a eu à faire à différentes contraintes. « Le bord sans arbre n’est pas assez large, les poteaux se seraient retrouvés trop près de la chaussée et nous aurions rajouté une contrainte au champ qui n’en n’a pas actuellement », précise encore Olivier Pineau.
Alerter sans polémiquer
Orange a dû aussi prendre en compte d’autres réseaux qui passent en souterrain comme le réseau téléphonique en cuivre et le réseau de distribution d’eau.
Du côté de l’association Prom’haies qui était montée au créneau, on se dit satisfait : « L’idée n’était pas de polémiquer, mais d’alerter », annonce Pierre-Marie Moreau, le directeur de l’association. « Si le chantier est repris et mis en conformité, c’est une très bonne nouvelle. »
L’association fait partie des entités qui font la promotion des haies en Deux-Sèvres alors que ce département subit la diminution de son bocage d’année en année. « Nous avons eu d’autres contacts de citoyens qui se sont émus de travaux du même type à d’autres endroits », prévient-il.
Écrit avec la contribution de Léa Sombret pour France 3 Poitou-Charentes.