À Saint-Maixent-l'École, dans les Deux-Sèvres, deux médecins généralistes viennent de prendre leur retraite et un troisième devrait lui aussi partir. Un coup dur pour la commune, où les consultations deviennent difficiles à obtenir. Dans l'attente de recrutement de médecins, un service de soin non programmés permet de consulter à l'hôpital.
Depuis le départ à la retraite de deux médecins généralistes, les habitants de Saint-Maixent-l'École, dans les Deux-Sèvres, sont en difficulté pour consulter. "Mon médecin traitant vient de partir à la retraite et je n'ai plus trop de solutions", témoigne Gilles. Une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) doit bien ouvrir sur la commune, mais pas avant 2026.
Face à cette situation, la municipalité et les professionnels de santé du territoire s'organisent. Depuis le 6 janvier dernier, un service de soin non programmés est ouvert au sein de l'hôpital de Saint-Maixent-l'École. De quoi assurer les consultations dans l'attente de nouveaux médecins.
"Avant, c'était compliqué pour les spécialistes, maintenant ça l'est aussi pour les généralistes"
Du fait d'un problème au pied, Gilles s'est rendu dans ce nouveau service qu'abrite l'hôpital de Saint-Maixent-l'École. "Je n'avais rien d'autre, si ce n'est les urgences, et je ne voulais pas les déranger pour rien", explique-t-il. Car depuis le départ à la retraite de son médecin traitant qu'il possédait depuis plusieurs années, trouver un rendez-vous pour une consultation de médecine général relève du parcours du combattant.
Après le départ de deux généralistes sur la commune, non remplacés, la charge se retrouve sur ceux restant. "Mon médecin traitant est surchargé et il va partir à la retraite d'ici deux à trois mois. On a fait une vingtaine de médecins et ils sont tous complets, ils ne veulent pas prendre de nouveau patients et on est allé très loin à 30 ou 50 km", témoigne Frédéric.
Le père de famille est inquiet : "Déjà avant pour les spécialistes, c'était compliqué, il fallait aller très loin, alors maintenant pour la médecine générale, c'est devenu très compliqué aussi." Une situation dont a conscience la municipalité. Avec l'équipe de la Maison de santé qui doit ouvrir l'an prochain, ils ont travaillé cette solution. "Ce n'est pas le remède miracle, concède Émilie Brière, coordinatrice de la maison de santé. Mais on propose ça en attendant de pouvoir recruter des médecins généralistes sur le territoire."
Ni des urgences, ni un cabinet de médecine généraliste
Si le service provisoire doit soulager la forte demande de patients sur le territoire, il ne s'agit ni d'un service d'urgence, ni d'un médecin traitant. "On ne fait pas de suivi de malades, mais du traitement de petites urgences. Un malade qui est suivi par un médecin traitant qui n'est pas disponible et qui a 39 de fièvre, qui n'est pas bien ou qui a un début de bronchite sans pouvoir voir son médecin avant trois semaines, on est là pour ça", détaille le Docteur Naïme Bana.
On essaie de fédérer les ressources locales disponibles.
Émilie Brièrecoordinatrice de la maison de santé
Même s'ils le voulaient, les médecins généralistes de ce service de soin non programmés sont amenés à ne pas rester. Le Docteur Bana donne de son temps libre pour ce mois de janvier avant de s'installer dans un cabinet de Saint-Maixent-l'École. Ensuite, un médecin retraité accepte de donner un coup de main pour assurer la continuité. "On essaie de fédérer les ressources locales disponibles, même si des médecins peuvent donner un ou deux jours, c'est déjà ça", assure Émilie Brière.
Malgré tout le Docteur Bana doit parfois assurer un rôle de véritable généraliste. "On fait aussi parfois du renouvellement d'ordonnance pour des patients qui ne peuvent pas voir le médecin traitant et qui ne trouvent pas d'autres solutions", indique Naïme Bana. Il assure les consultations quatre jours par semaine sur ce mois de janvier.
Afin de consulter, il faut tout de même prendre rendez-vous. "Il y a deux manières de prendre rendez-vous : soit passer par le 15, le centre de régulation qui a accès au planning et peut proposer des créneaux ou alors passer par n'importe quel professionnel de la maison de santé de Saint-Maixent qui ont accès à l'agenda", développe la coordinatrice Émilie Brière.
Cette solution temporaire devrait rester au sein de l'hôpital de Saint-Maixent-l'École pendant toute la durée des travaux de la maison de santé pluridisciplinaire au bâtiment Varaize. L'ouverture est espérée au printemps 2026.