Melle : mobilisation de soutien aux trois enseignants suspendus pour s'être mobilisés contre la réforme du bac

Syndicats et enseignants sont venus soutenir trois professeurs suspendus par mesure conservatoire depuis quatre mois pour avoir manifesté dans leur lycée de Melle contre le réforme du bac. Ces enseignants ont fait part de leur sentiment d'injustice, ils estiment être les boucs émissaires.

Plusieurs syndicats se sont mobilisés ce mardi pour soutenir les trois enseignants de Melle dans les Deux-Sèvres qui ont été suspendus de leur fonction pour quatre mois, à titre conservatoire, par le rectorat.

En février dernier, ces professeurs avaient manifesté devant le lycée Desfontaines avec d'autres enseignants et de nombreux lycéens. Les E3C, les épreuves de contrôle continu du nouveau bac, avaient alors été perturbées.

Alors qu'une enquête administrative est toujours en cours, deux des trois professeurs se sont exprimés publiquement pour la première fois depuis leur mise à pied. Aladin Lévêque et Sylvie Contini ont le sentiment d'être des boucs émissaires. 

Ce qu'on me reproche je n'en sais toujours rien, ce que je sais, c'est ce que j'ai fait, j'ai défendu le droit de mes élèves à une éducation égalitaire, juste et qui fait sens; j'ai usé de mon droit de grève et j'ai manifesté pour dénoncer la mise en place de la réforme du lycée et du nouveau bac. Le message est clair, si vous conteztez, si vous vous opposez, on cogne.
Sylvie Contini, enseignante suspendue

Il y a une volonté de faire des exemples avec notre cas, la meilleure façon pour ramener l'ordre, c'est de s'attaquer aux têtes les plus visibles de ces mobilisations.
Aladin Lévêque, enseignant suspendu

"La meilleure façon pour ramener l'ordre et la sérénité comme dit le rectorat c'est d'instillé la peur au sein des mouvements de mobilisation le meilleur moyen de la faire s'est de s'attaquer aux têtes visibles » s'est indigné le jeune enseignant de Melle qui a été interdit d'enseigner et de voir ses élèves depuis quatre mois.

Appuyés par les syndicats, les trois professeurs exclus demandent l'annulation de la procédure en cours.

Selon le rectorat, joint au téléphone, "des faits de manquement aux obligations professionnelles ont été constatés". Une enquête administrative doit déterminer ou non leurs responsabilités et pourraient aboutir à des sanctions disciplinaires.

Alors qu'une pétition de venait d'être mise en ligne, le 21 mai dernier, l'un des enseignants avait accepté de témoigner sur notre site, de son interdiction provisoire d'enseigner et d'être en contact avec les élèves.

A ce jour la pétition intitulée "Aucune sanction dans l'éducation pour s'être mobilisé, à Melle, comme ailleurs !"a recueilli plus de 10.000 signatures.

La chronologie des faits : manifestation le 3 février 

Comme nous l'avions relaté sur notre site, le 3 février dernier les épreuves de contrôle continu du bac avaient été reportées au lycée Desfontaines de Melle suite à une manifestation qui s'était tenue devant l'établissement.
Une quarantaine de gendarmes avaient été mobilisés alors que des opposants à la réforme du bac manifestaient contre les E3C, les épreuves de contrôle continu du nouveau bac.
Près de 200 personnes s'étaient alors rassemblées devant l'établissement, des professeurs mais aussi des lycéens et des parents d'élèves.

En mars, 3 enseignants sont menacés de sanctions 

Le 10 mars, trois professeurs du lycée Desfontaines sont convoqués au Rectorat de Poitiers pour avoir perturbé le déroulement des épreuves de contrôle continu, les épreuves anticipées E3C du bac. Une manifestation de soutien réunie alors près de 200 personnes. Selon le syndicat Sud Education des Deux-Sèvres, "Le Rectorat leur interdit alors d'être en contact avec les élèves suite à une mesure conservatoire, ils sont aussi interdits de liens avec leurs remplaçants". 

Reportage d'Alain Darrigrand, Romain Burot et Alexia Rouy :

 

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