La petite ville de Dordogne met ses pendules à l'heure, baisse le thermomètre, réduit l'éclairage et limite ses déplacements. Un plan de sobriété énergétique tous azimuts pour passer le cap de la crise le plus sereinement possible. Objectif, 200 à 400 000 €uros d'économie
Ils ne sont pas les premiers, et ne seront malheureusement pas les derniers à subir l'augmentation historique des prix de l’énergie. À Bergerac, ville modeste, les bergeracois font déjà preuve de sobriété énergétique depuis longtemps, rappelle la municipalité, "non par choix, mais par obligation car ils peinent à payer leurs factures". Autant dire que trouver des sources d'économies supplémentaires dans ces conditions relève de la gageure.
Les consommations réduites d'un quart en 10 ans
La Ville n'est pas en reste. En 10 ans, elle a déjà baissé sa consommation énergétique d'un quart. Et elle s'apprête à donner un nouveau tour de vis en prévision de l'hiver 2022-2023 qui s'annonce particulièrement délicat.
Chauffage, éclairage, toutes les consommations d'électricité ou de gaz sont sur la sellette. En 2021, la Ville a dépensé 1,3 Millions d'€uros pour alimenter les bâtiments communaux. Les prévisions doublent pratiquement l'addition pour 2023. Pour assurer les mêmes services le budget pourrait grimper à 2,4 Millions. D'où l'urgence des mesures radicales prises par la mairie.
Des mesures dont Jonathan Priolleaud, le maire, est sûr qu'elles seront bien accueillies ▼.
Les radiateurs dans le collimateur
Le plan chauffage est particulièrement étudié, il représente à lui seul 40 % de la consommation énergétique totale de Bergerac. La douceur permet pour l'instant de retarder jusqu'au dernier moment l'allumage des chaudières. Ensuite, les températures seront plafonnées à quelques degrés sous la moyenne habituelle, soit 19° dans les bâtiments administratifs, bureaux et écoles primaires et 12° dans les gymnases, exception faite bien sûr des vestiaires... Et pour les petits malins frileux, l'usage de radiateurs portatifs est interdit.
Lumières tamisées
À l'exception du centre-ville, de l'hôtel de Police, de l'hôpital et des pompiers, l'éclairage public sera totalement éteint de 0h30 à 6h du matin.
Horaires réduits aussi pour les illuminations de Noël qui, en dehors du jour de Noël, ne fonctionneront plus que du 9 au 31 décembre de 17h à 0h30 (contre 3 décembre - 10 janvier l’an passé). Limites de durée d'éclairage imposées aussi aux terrains de foot et de rugby
Là où c'est possible, des détecteurs de mouvements remplaceront les interrupteurs des luminaires, et les ampoules LED vont s'imposer.
Le reportage sur place France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon. Montage Sophie Giraud ▼
Traquer la dépense
Partout ailleurs, la chasse au Gaspi : les jets d'eau et fontaines publiques à pompe sont stoppées, les ordinateurs se mettront en veille automatique, et l'eau chaude sanitaire baisse de 5°.
Les déplacements sont limités, à la mairie, au CCAS et même à la police municipal, on privilégie les vélos électriques. Et lorsque c'est possible, la visioconférence remplacera le déplacement
On anticipe le remplacement des menuiseries, on isole, on baisse la hauteur des plafonds, on accélère l'implantation de panneaux photovoltaïques et on revoit la copie du programme prévisionnel d'investissement pour baisser la facture énergétique.
Gare aux contrôles
Autant de mesures qui risquent de perturber les habitudes. Pour faire passer le message de l'urgence climatique et énergétique, la mairie a prévu des contrôles internes assortis d'éventuelles sanctions... On ne plaisante plus quand il s'agit des finances.