C'est une institution et elle est en danger. Près de Bergerac en Dordogne, la pépinière de la Cavaille est en redressement judiciaire. Une situation dont souffrent les trois générations de propriétaires et leurs clients. Ils tentent le tout pour le tout avec une cagnotte dont ils espèrent qu'elle redorera aussi l'image de leur pépinière.
C'est un savoir-faire transmis sur trois générations. La pépinière de la Cavaille est la pierre angulaire de la famille Chatonnet. Un ancrage qui s'effrite. Aujourd'hui, le commerce est dans une situation critique. Propriétaires et clients se battent pour éviter que cette institution de Saint-Laurent-des-Vignes ne ferme ses portes.
Une succession d'aléas
Car la trésorerie est au plus bas. Plusieurs aléas se sont succédé. En 2018, le blocage des ronds-points par les gilets jaunes, non loin de la pépinière, a entraîné une baisse de la fréquentation du commerce, devenu trop difficilement accessible. Puis en 2019, un incendie a presque entièrement détruit les locaux. Un an plus tard, le Covid 19 s'en est mêlé et ce n'était pas terminé. "L'année qui a suivi, on a été grêlé", raconte Claudine Chatonnet, représentante de la deuxième génération à la pépinière. "On a eu 90 % des serres par terre".
On n’a pas le temps de se remettre de quelque chose qu'il y a déjà quelque chose qui nous tombe dessus.
Claudine ChatonnetPépinière de la Cavaille
Une succession de traumatismes pour cette famille qui a vu la pépinière placée en redressement judiciaire. Une situation compliquée qui émeut la clientèle. "On est venu voir parce qu’on voulait acheter quelques arbres et on voulait en profiter pour les aider un peu", explique Maryline Orellana.
Cagnotte en ligne
Michaël incarne la troisième génération de pépiniéristes. Plutôt que de subir la situation, il a préféré prendre les devants et créer une cagnotte en ligne. Il souhaite développer la bonne réputation de l'entreprise pour éviter la liquidation. "Ce n’était pas tant pour dire aux gens "donnez-nous des sous" mais plutôt pour se redonner une image", dit-il. "Moi je suis né ici. J'ai grandi ici. Ma mère, quand j'étais bébé, m'emmenait en landau dans la serre. Elle travaillait et j'étais derrière elle".
Les repas en famille, on les fait ici plutôt qu'à la maison. C'est dire qu'on y passe du temps.
Michaël Chatonnet
Au-delà des dons, cette famille compte sur une aide bénévole pour remettre en état les serres et ne pas mettre la clef sous la porte.