Du haut de la tour Vesunna, 2000 ans d'histoire contempleront bientôt le visiteur. Un parcours jusqu'alors interdit au public est en cours de réalisation pour entrer dans la tour de la déesse, symbole des origines de la ville
Les noms de Vesunna, ou Vésonne en français moderne, ne parlent guère qu'à quelques historiens et aux périgourdins. Cette déesse vénérée des Pétrocores gaulois avait son temple dans la capitale romaine de l'époque. De ces premier et deuxième siècles de notre ère ne reste qu'un seul vestige d'importance. Unique mais imposante, la tour Vésone fait résonner le nom de cette déesse tutélaire de la ville dans ce quartier qu'elle orne au sud de la ville et qui porte son nom.
Le temple païen a subi les affres du temps. Effacés les colonnades, l'escalier et le podium qui agrémentaient le site. La statue de la déesse qu'abritait probablement la tour a disparu avec l'arrivée de la christianisation habituée à faire table rase des anciens cultes. N'en reste pas moins cette tour, bien connue des amateurs d'histoire.
Depuis maintenant 6 ans, un projet traînait dans les cartons pour mettre en valeur les lieux. La ville est passée à l'action. Au printemps, les visiteurs pourront enfin approcher au plus près, et pénétrer dans le temple. Une passerelle métallique recouverte de bois d'une vingtaine de mètres est en cours de finition. Intégrée au paysage, elle permettra l'accès au plus grand nombre, sans risquer de dégrader le site. Elle n'aura surtout pas d'impact sur la construction elle-même puisqu'elle reste entièrement démontable. Cette passerelle donnera néanmoins au visiteur un point de vue exceptionnel sur le cœur de cette tour cylindrique dotée d'une accoustique particulière.
Ce sera l'un des points forts d'un parcours gallo-romain plus complet. Pour en permettre l'accès, une deuxième ouverture au bout du parc est prévue. Aux lieux stratégiques seront placés des panonceaux informatifs, des descriptions et maquettes des lieux tels qu'ils furent bâtis à l'origine, et des copies de pièces présentes dans le musée Vesunna adjacent imaginé par Jean Nouvel.
Autre point fort, le jardin des arènes doit également être réaménagé. Un miroir d'eau égayera le parcours. Les anciennes arènes dotées de gradins et poteaux en bois permettront à loisir de se plonger dans l'ambiance "jeux du cirque" de l'époque.
D'autres projets autour de la rue Romaine doivent aussi permettre à terme aux visiteurs de pouvoir découvrir les anciens remparts, la porte de Mars et le parvis de l’église Saint-Etienne de la Cité. Enfin, à l'horizon 2022 si tout va bien, c'est tout un parcours traversant l'ancien château médiéval Barrière qui doit être ouvert.
Si le projet, pédagogique, est à destination des élèves il sera également touristique pour le grand public, la visite devant rester libre. Pour autant l'opération n'est pas neutre, l'ardoise devrait se monter à 600 000 €uros co-financés par le Grand Périgueux, la Région et l'État. Un investissement nécessaire pour dévoiler tout un pan de la très riche histoire de la ville.