Ce jeudi 22 novembre dans la matinée, Jérémie Kerdraon, un zadiste qui s'était enchaîné à une grue de chantier vendredi dernier est descendu et a été interpellé par les gendarmes. Il souhaitait protester contre le contournement de Beynac.
Il aura presque tenu une semaine. Mais ce jeudi, Jérémie Kerdraon a dû descendre de son perchoir.. Ce zadiste de 32 ans s'était enchaîné à une grue située sur le chantier de la déviation de Beynac. Il protestait contre ce projet et son impact sur l'environnement.
Descendu et interpellé
Ce matin à 10h, la Préfecture de la Dordogne a donc mis en place un dispositif pour faire descendre le militant, suite à une ordonnance du juge des référés intervenant hier et condamnant cette occupation illégale. Il a ensuite été interpellé par les gendarmes. Il devrait être entendu à la gendarmerie de Sarlat aujourd'hui.
Un autre zadiste, Arnold, qui s'était enfermé lui-même dans une base du chantier à proximité de la grue où se trouvait Jérémie, avait déjà été délogé ce mercredi, puis a passé une nuit en garde-à-vue à la brigade de gendarmerie du Bugue. Ce jeudi matin, une perquisition a eu lieu à la ZAD de Fayrac afin de retrouver des documents et un ordinateur lui appartenant.
Sans eau ni nourriture
Mardi dernier, la Préfecture de la Dordogne avait décidé de ne fournir "ni eau, ni nourriture" au zadiste, précisant que l'intéressé pouvait boire, manger, et être pris en charge médicalement à condition de descendre de la grue.
SOS ! La préfète de Dordogne interdit le ravitaillement de Jeremy, activiste perché sur une grue au dessus de la rivière. Jeremy est déterminé, il ne descendra pas pour s'alimenter. Les températures descendront à -5° cette nuit. @bernstephane @Sauvonslavallee @greenpeacefr pic.twitter.com/5bSeALdEyO
— F.Canar (@francoiscanar) 19 novembre 2018
Dimanche, lundi et mardi, elle avait aussi dépêché une ambulance du SDIS pour qu'il puisse bénéficier d'une prise en charge médicale.
À l'appel des opposants au contournement, un rassemblement est organisé ce jeudi à Sarlat vers 16h en soutien aux deux militants. D'un autre côté, certaines personnes favorables au projet sont venues sur le site du chantier pour le défendre :
#Dordogne #Beynac le frère du pdt du département s’invite sur le site du chantier pour justifier la déviation. Jean-Manuel Peiro habite Beynac et défend le projet routier « car trop de camions=danger » pic.twitter.com/S2gU7S3pc5
— France 3 Périgords (@F3Perigords) November 22, 2018
Projet controversé
Ce projet de déviation fait face à de vives critiques depuis la fin des années 1990. Le contournement de Beynac, doté d'un budget de plus de 30 millions d'euros, a pour objectif de construire une voie routière de 3,2 km et deux ponts pour désengorger le centre ville de la commune en période estivale.
Problème : cet axe passe par l'une des vallées les plus touristiques du Périgord, et a toujours été rejeté par les défenseurs de l'environnement. Il avait même provoqué la colère de Stéphane Bern, qui avait traité l'initiateur du projet, Germinal Peiro, président PS du conseil départemental de "Ceauscecu de la Dordogne, amoureux du béton" (voir article ci-dessous).
Après des années de batailles juridiques, la Préfecture avait finalement signé un arrêté autorisant les travaux du contournement le 29 janvier 2018.
Celle-ci a rappelé d'ailleurs dans son dernier communiqué que le Conseil départemental réunira le 3 décembre un nouveau comité de suivi au sein duquel des associations seront conviées et pourront s'exprimer.