Pas un grain de blé pour Hitler ! Pendant l'été 1943, le nord-Dordogne entre en résistance. Pas en faisant sauter des ponts ou des convois, mais tout aussi efficace : en refusant de nourrir l'occupant. La grève des battages de l'été 1943 dans le secteur de Thiviers
La résistance thibérienne contre l'invasion hitlérienne s'est faite avec les moyens dont on disposait. Chaque grain de sable dans la machine de guerre nazie avait son importance. Et le nerf de la guerre, à l'époque, c'était entre autres la nourriture.
Pour nourrir ses troupes et sa population, l'occupant réquisitionnait les ressources vitales des campagnes occupées. Et à l'époque, les cultures de blé étaient les plus précieuses et les plus faciles des denrées à envoyer en Allemagne et sur les lignes de front.
Le Nord de la Dordogne, les campagnes environnant Thiviers faisaient partie de ces greniers à grain objets de la convoitise allemande. 17% de la récolte devait partir pour servir l'Allemagne. Pour "punir les collabos" et inciter les paysans à se révolter contre les réquisitions les maquisards ont donc organisé le sabotage des engins de récolte, et mené une véritable grève des battages. 43 actions seront répertoriées cette année-là.
C'est cette page méconnue de la résistance en Dordogne dont Jean-Michel Lahieyte s'attache à perpétuer le souvenir au travers d'expositions temporaires.