Il avait porté plainte pour agression contre sa conjointe: un mois plus tard, il sera retrouvé mourant, la gorge tranchée. Stéphanie Dingiou est jugée cette semaine aux Assises de la Dordogne pour meurtre. Les faits remontent à septembre 2018.
La famille de la victime cherche toujours la vérité. Ces trois jours de procès aideront à déterminer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 11 au 12 septembre 2018 dans un appartement d’un immeuble de la rue Lamartine à Périgueux en Dordogne.
C’est là que vivent Stéphanie Dingiou l’accusée et Thierry Bardoulat la victime. Ils se sont rencontrés sur Internet 5 mois plus tôt. Le couple est connu des services de police qui ont été amenés à intervenir à plusieurs reprises pour des faits de violences sur fond d’alcool.
Cette nuit-là, quand les secours sont dépêchés sur place vers 1 heure du matin, ils découvrent des morceaux de verre au sol. L'homme de 30 ans est gravement blessé, la gorge tranchée par un coup de tesson de bouteille. Il mourra à son arrivée à l’hôpital.
Sa compagne, qui affirme être victime de violences conjugales, explique d’abord aux enquêteurs avoir bu avec son ami puis s’être disputé. Selon elle, il se serait blessé tout seul après l’avoir tirée par les cheveux. Elle se serait alors enfermée dans la chambre.
Changement de version quelques heures plus tard : la victime aurait voulu la projeter par la fenêtre. Elle se serait alors défendue, le blessant sans le vouloir avec un verre cassé.
Légitime défense, ou acte volontaire ?
Les jurés de la cour d’assises vont devoir déterminer les raisons qui ont abouti à cette issue fatale. Un mois avant le meurtre, Thierry Bardoulat avait porté plainte pour violences aggravées de la part de sa compagne.
Le rapport d’autopsie a établi qu’il pourrait s’agir d’un coup volontaire. L’accusée qui avait 26 ans au moment des faits a été condamnée à plusieurs reprises par la justice pour violences conjugales.
Ce lundi 6 septembre débute son procès. Stéphanie Dingiou aurait dû être jugée pour violences volontaires entraînant la mort sans intention de la donner, mais les faits ont été requalifiés : meurtre aggravé sur conjoint et personne vulnérable, c'était un combat de la famille de la victime.
La jeune femme plaide la légitime défense. Elle encourt trente ans de réclusion. La cour entend ce lundi les témoignages des proches de la victime qui réfute cette légitime défense. La mère de la victime, Solange Bardoulat, a de multiples attentes : " J'attends que l'on exploite tous les témoignages de ses ex... et j'aimerais que l'on visionne la vidéo qu'elle a tourné à 10 heures le soir du crime. ". Elle attend aussi que soit entendu l'enregistrement de l'appel à police secours et au Samu.