"Elle ne se dédouanera de rien !" Une maman jugée aux assises pour le meurtre de son bébé nouveau-né

C'est une affaire douloureuse que doit examiner la cour d'assises de la Dordogne à partir de ce jeudi 23 janvier. Une très jeune femme est accusée d'avoir tué l'enfant dont elle venait d'accoucher à la gare de Bergerac en 2022.

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Les faits remontent au 29 avril 2022 dans l'après-midi. Ce jour-là, une femme de ménage est chargée de nettoyer des traces de sang dans les toilettes pour handicapés de la gare de Bergerac. C'est elle qui découvrira le corps d'un nourrisson dans la cuvette des WC, à peine recouvert de papier toilette. Sur place, les forces de l'ordre découvriront des restes de placenta, du sang et un cordon ombilical coupé, attestant que l'enfant venait de naître peu avant les faits.

La gare de Bergerac © France 3 Périgords

Enfant viable

Une autopsie réalisée par le centre de médecine légale de Bordeaux révélera que l'enfant de sexe masculin était viable, qu'il ne semblait pas particulièrement prématuré et qu'il avait respiré avant de décéder par "défaillance cardiorespiratoire dans un contexte de submersion".

Le corps d'un nouveau-né retrouvé dans les toilettes de la gare de Bergerac ce vendredi 29 avril 2022. © FTV

Les parents interpellés

L'enquête ouverte par le parquet a été confiée au commissariat de Bergerac. Très vite, les enquêteurs remontent la piste de la mère et de son compagnon, le père présumé de l'enfant qui l'accompagnait au moment des faits. Le 5 mai, moins d'une semaine après la découverte du corps, le couple est interpellé. Placé en détention provisoire, il sera rapidement mis en examen. Leur casier judiciaire est vierge.

19 ans au moment des faits

La mère, une Bergeracoise, est alors très jeune. Elle n'a que 19 ans. Mise en examen pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans, elle reconnaît devant le juge des libertés et de la détention avoir su qu'elle était enceinte, reconnaît avoir accouché et avoir eu "conscience le jour des faits que son enfant était né vivant" selon les termes utilisés à l'époque par la procureure de la république.

Maître Reda Hammouche avocat au barreau de Périgueux, chargé de la défense de la jeune maman accusée d'infanticide © France 3 Périgords - Colyne Rongère & Anne-Laure Meyrignac

Des faits pour lesquels elle encoure la réclusion criminelle à perpétuité.

La réalité, c'est que ce dossier, c'est avant tout le dossier d'une détresse.

Me Réda Hammouche,

avocat de l'accusée (barreau de Périgueux)

Selon l'avocat, "c'est une jeune femme, 19 ans au moment des faits, il ne faut pas l'oublier, qui se retrouve prise dans les mâchoires de quelque chose qu'elle n'a jamais anticipé, qu'elle a peut-être aussi à un moment refusé de voir."

▼Voir le sujet France 3 Périgords - Colyne Rongère &  Anne-Laure Meyrignac▼

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Ouverture aux assises de la Dordogne du procès aux assises de la jeune femme accusée d'avoir tué son nouveau-né ©France télévisions

Non-assistance à mineur

Son conjoint de l'époque, alors âgé de 41 ans, est poursuivi de son côté pour "abstention volontaire d’empêcher un crime et non-assistance à mineur de 15 ans en danger". Il risque pour cela une peine de sept ans de détention et de 100 000 euros d'amende. Mais selon ses dires et les affirmations de la jeune maman qu'il accompagnait, bien que présent devant les toilettes au moment des faits, il n'aurait pas été au courant de la scène qui s'y déroulait.

Plaider coupable

Quant à la ligne de défense de l'accusée, "elle ne se dédouanera de rien", affirme aujourd'hui son avocat. "Elle ne se cherche pas d'excuse, c'est ce qui fait que d'autant plus pour moi, elle mérite qu'on comprenne ce qui a pu lui arriver.".  L'audience se déroulera pendant quatre jours, du jeudi 23 janvier jusqu'au mardi 28 janvier, devant la cour d'assises de Dordogne, à Périgueux.

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