La parvovirose a durement frappé la SPA de Bergerac, quatre chiens sont morts. Depuis ce début du mois de février, la réouverture se fait sous haute surveillance.
"On a eu la pression, on a eu peur de perdre tous nos animaux", explique, encore anxieux, Christopher Doublet, soigneur à la SPA de Bergerac. Le chenil est resté fermé du 16 jusqu'au 29 janvier, et l'alerte a été chaude. Tout a commencé lorsque le refuge a recueilli 27 chiens appartenant à une particulière, chez laquelle ils étaient maintenus dans de mauvaises conditions.
Deux des canidés étaient porteurs de la parvovirose, une atteinte virale grave et contagieuse qui touche plus généralement les jeunes chiots. Si elle n'est pas soignée, la maladie est mortelle dans 90% des cas. Elle se présente sous la forme d'une gastro-entérite hémorragique grave et se transmet par le contact et les excréments. Sans en être atteint, l'homme lui-même peut la transmettre par simple contact.
Il a fallu mettre un protocole strict, ce qu'a fait la direction dès les premiers symptômes. Ça a limité la casse, on a vraiment eu de la chance ce coup-ci.
Christopher Doublet,Soigneur
Quatre chiens décédés
Après la découverte du virus, neuf chiens atteints par la maladie et donc en danger ont été hospitalisés. Quatre d'entre eux ont succombé. Après avoir fermé l'accès au public pendant deux semaines, les employés du refuge ont multiplié les précautions sanitaires, désinfecté les locaux, isolé et traité quotidiennement les animaux et le matériel au virucide, car la maladie pouvait rester présente dans les poils ou dans le sol. "Ça a été dix jours difficiles. Il a fallu tout vider, tout nettoyer, tout briquer, mais on a réussi, en faisant le protocole qui a été mis très vite en place par la direction, à faire que ça ne se propage pas partout dans le refuge."
Il a fallu tout jeter
Après le plus gros de l'alerte, l'heure est au bilan. "On a eu l'aide des bénévoles pour jeter tout ce qu'on ne pouvait pas conserver... On ne prend pas de risque. Il y a eu pas mal de perte au niveau du matériel, niveau couvertures. On n'avait pas le choix parce que c'est soit ça, soit une vie. Donc autant perdre une chaise plutôt qu'une vie animale. Désolé pour les personnes qui font des dons, des fois, on n'a pas le choix." Financièrement, le passage de la parvovirose a coûté plus de 10 000 euros au refuge.
Voir le reportage France 3 Périgords - Léna Thobie-Gorce & Pascal Tinon

Ré-ouverture précautionneuse
C'est à ce prix que le refuge a, semble-t-il, réussi à maîtriser le virus. Aucun nouveau cas n'est apparu. Elle a donc à nouveau ouvert ses portes au public au début du mois, mais à grand renfort de précautions sanitaires. Pas question de prendre le moindre risque d'une nouvelle propagation du virus. Les chiens malades en cours de traitements, eux, ont été isolés. "Dans les cages, on a les deux chiots qui ont été vraiment très touchés et qu'on a failli perdre", explique Mélanie Lefèvre, la présidente de la SPA de Bergerac "Ceux-là, ils sont encore en soin, ils ont encore des médicaments".
Reprise des rencontres
Pour les autres, un doux parfum de semi-liberté conditionnelle. La sortie est enfin autorisée dans l'enceinte du refuge pour se dégourdir un peu les pattes. Mais la laisse n'est pas loin, et chaque chien ne peut jouer qu'avec son jouet personnel.
Ensuite, retour aux enclos d'où ils peuvent voir à nouveau défiler les visiteurs candidats à l'adoption. Sauf que les bipèdes sont désormais équipés d'un masque et de sur-bottes jetables. Contrainte minime pour une première rencontre, prélude à ce qui peut devenir une belle histoire d'amour.