Cette rue du quartier de la gare a été le théâtre d’une nouvelle agression, au tournevis, dans la nuit de lundi à mardi. Les habitants, à bout, attendent une réaction des autorités face à l’insécurité permanente.
C’est un axe incontournable quand on vient de la gare pour se rendre au centre-ville. La rue des Mobiles-de-Coulmiers n’est pourtant, hélas, pas la meilleure manière de découvrir la capitale du Périgord.
La Cour des Miracles de Périgueux
Trafic de drogue permanent à ciel ouvert, allers et venus de SDF plus fatigués les uns que les autres, tapages et bagarres nocturnes, l'insécurité est devenue la hantise des habitants de cette rue. Parmi les plus anciens, certains n’osent plus sortir de chez eux.Dans la nuit de dimanche à lundi, un nouvel incident, a signalé la rue des Mobiles dans la rubrique des faits-divers. Un homme s’est fait transpercer le cou par un tournevis. Il était descendu de chez lui en pleine nuit pour réclamer du calme à deux hommes éméchés qui vidaient des poubelles. La victime, hospitalisée à Bordeaux, risque la paralysie.
Avant cela, au début du mois, dans cette même rue, un homme armé d’un marteau avait été arrêté après avoir frappé une jeune femme, et en janvier, une personne avait été blessée par des coups de feu.
Comme le dit, un habitant anonyme « Ici c’est pire que Chicago » (du temps d’Al Capone).
Ces faits violents et spectaculaires se rajoutent à un quotidien où les incivilités sont permanentes.
Le quartier cumule les difficultés. L’habitat est, par endroit, insalubre. La population, au fil du temps, s’est paupérisée (avec une forte proportion d’allocataires du RSA). Et un point chaud pour SDF, géré par l’association Accueil et partage, amène dans la rue un public, qui n’est pas toujours très rassurant pour le voisinage, comme pour les piétons de passage.
Un sentiment d’abandon et de fatigue prédomine dans le quartier. « On a eu des promesses du maire, mais il n’y a pas eu de changement ». Une commerçante rajoute : « Tout le monde voit ce qui se passe, mais rien n’est mis en place pour stopper tout ça. »
Vidéosurveillance et nouveaux trottoirs
Face à nous, la municipalité s’est défendue de prendre le problème à la légère. Ce mercredi après-midi, des élus et des policiers sont venus sur place réfléchir aux bons endroits pour installer prochainement des caméras de surveillance.« Un outil indispensable, mais pas suffisant », selon Laurent Mossion, premier adjoint au maire de Périgueux, qui nous a aussi annoncé des patrouilles communes police municipale/police nationale et un budget de 400000 euros à disposition pour refaire la voirie de la rue des Mobiles.
« Il faut du temps, mais c’est pas celui des habitants et on le comprend », a conclu notre élu philosophe. Mais ça devrait changer, nous a-t-il garanti.