VIDÉO. Pourquoi les laboratoires de biologie médicale libéraux sont en grève ?

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La plateforme centrale Novabio de Sanilhac en Dordogne est à l'arrêt pour 3 jours : les laboratoires de biologie médicale s'inquiètent des effets d'un coup de rabot de 250 millions d'euros voulu par l'Etat ©France télévisions

Sauf urgence, il faudra patienter pour faire une analyse médicale. Les personnels des laboratoires libéraux sont appelés à trois jours de grève. Les syndicats de biologistes ont engagé un bras de fer avec le gouvernement. L'Etat veut 250 millions d'euros d'économies des laboratoires, après les bénéfices encaissés depuis la crise COVID 19.

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Comme 90 à 95 % des laboratoires de biologie médicale de médecine de ville, des établissements libéraux sont aussi fermés en Aquitaine pour trois jours. 

A Sanilhac en Dordogne, par exemple, la plateforme centrale des laboratoires Novabio est à l’arrêt jusqu'au mercredi 16 novembre inclus. Selon son dirigeant, la pérennité de ce service de proximité est mise à mal par ce coup de rabot de 250 millions d'euros voulu par le gouvernement.

Il y aura des difficultés à trouver des établissements de proximité et les laboratoires investiront moins dans leur matériel : il y aura un moins bon service pour les patients.

Henry-Pierre Doermann, Pdg des laboratoires Novabio

Une compensation au jackpot des tests COVID

250 millions d'euros par an reversés par les laboratoires de biologie médicale libéraux à l'Etat : c'est ce que prévoit le projet de loi de financement de la sécurité sociale en 2023. Et pour cela, le Gouvernement entend faire baisser le prix des actes.

Une mesure en compensation du chiffre d'affaires enregistré depuis le début de la pandémie de COVID-19 par les laboratoires, avec la multiplication des tests antigéniques et PCR remboursés par la sécu.
Selon François Braun, ministre de la Santé, les laboratoires libéraux ont ainsi encaissé un excédent brut de 3 milliards d'euros en 2021 contre 900 millions d'euros en 2019, avant la crise COVID.

Une taxe exceptionnelle plutôt qu'une baisse pérenne

La baisse de la tarification toucherait tous les actes. Les syndicats redoutent qu'elle ne devienne pérenne, avec des conséquences sur les établissements dans les déserts médicaux. A ce coup de rabot de 250 millions d'euros par an, ils préfèrent une taxe exceptionnelle sur la seule activité COVID-19.

 
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est actuellement débattu au Sénat, avant un vote solennel le 15 novembre. La haute assemblée a voté un amendement transformant cette baisse pérenne des actes en une contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros pour 2023.

L'Assemblée nationale et le gouvernement auront le dernier mot. Les syndicats des biologistes libéraux entendent maintenir la pression avec un mouvement de grève reconductible.

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