"Y'a plus de dépanneurs !" Un des derniers réparateurs de machines à coudre de la région croule sous les demandes

On lui amène des machines de toute la Dordogne, et même des départements voisins. Dans son atelier de Périgueux, Philippe Favard retape une cinquantaine de machines par mois. Un métier du passé, mais surtout un métier d'avenir !

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le cliquetis caractéristique résonne au fond de l'atelier. Tournevis à la main, Philippe Favard vient encore de redonner vie à une machine à coudre. L'instrument, sans lui, aurait fini sa carrière au fond d'une poubelle. Philippe est le survivant d'une époque où les merceries étaient aussi courantes que les boulangeries et les bouchers. Une époque où les tissus, rares et chers, méritaient que l'on passe une heure à réparer le trou du pantalon plutôt que d'en racheter un.

Pour exercer ce métier, il faut de la patience et le goût du bricolage de précision © France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon

Précieuse ressource 

En 2006, après avoir réparé de l'électroménager sur les marchés, Philippe Favard a repris la mercerie Crea-fil's de la rue Wilson, à Périgueux. Une institution. Un temple pour les couturières et tricoteuses à la recherche de la canette, de la bobine, de la pelote ou des boutons qui leur manquent pour finir leur ouvrage.

De fil en aiguille, le réparateur s'est fait une spécialité de la remise en état des machines à coudre. Et comme il est l'un des derniers à avoir survécu à la déferlante des habits et des machines jetables, la demande ne s'est jamais interrompue.

Des fois, je suis obligé de leur dire : je suis désolé mais il n'y a pas de pièces, je ne peux pas la réparer ! Mais la majorité, je les répare.

Philippe Favard,

réparateur

Des km pour faire réparer

Désormais, Philippe Favard remet en état une cinquantaine de machines chaque mois. "Y'a plus de dépanneurs !", regrette l'artisan. "En Dordogne, il n'y a pratiquement plus de dépanneurs, je pense que je suis tout seul. "

Aujourd'hui, ses clients sont prêts à faire des dizaines, voire des centaines de kilomètres, car certains sont très attachés à leur outil. "C'est une machine de la mère de mon ami et il y tient énormément", confie cette cliente." Quand je suis venue, on pensait qu'elle ne marchait plus. Il m'a dit, si, si, elle marche ! C'est important d'avoir quelqu'un qui puisse réparer les vieilles affaires." 

On m'amène des machines de Corrèze, du Lot, de Bordeaux !

Philippe Favard,

réparateur

Nouvelle vague de la couture

La mercerie ne vit pas pour autant que sur les anciennes pratiques, loin de là. Elle connaît même une seconde jeunesse depuis quelques années. Pour environ un tiers, la clientèle est composée de jeunes, attirés par la tendance grandissante du "fait maison". "C'est vrai qu'on a vu une augmentation suite au Covid" explique Evelyne, la mercière.

L'épidémie aurait même fait doubler l'activité.  "On a des clientes, elles amènent leurs petites-filles, la fille. Elles se mettent à la couture, à la machine à coudre, le tricot aussi !" se réjouit Philippe.

▼Voir le sujet France 3 Périgords - Émilie Bersars & Pascal Tinon ▼

durée de la vidéo : 00h01mn53s
Il est le dernier réparateur de machines à coudre à des dizaines de kilomètres à la ronde ©France télévisions

Affaire à reprendre

Bien que sa petite entreprise ne connaisse pas la crise, après dix-huit ans de bons et loyaux services auprès des couturières et tricoteuses, Philippe Favard envisage de céder son fonds de commerce. Reste à trouver un ou une passionnée de bricolage et de couture, patient et méticuleux, prêt à reprendre la main. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information