Le 17 janvier 1957, un pan de la falaise qui surplombe le village de la Roque-Gageac s'écroule. La route, six maisons et une grange sont emportées, et trois personnes meurent. Depuis, de multiples alertes ont fait craindre le pire, et de nombreuses opérations de sécurisations ont été menées...
Le drame de 1957 a stupéfié tout le monde... Niché entre la falaise et la Dordogne, à 8 kilomètres au sud-ouest de Sarlat-la-Canéda, le petit village avait toujours vécu en sécurité, adossé en toute confiance aux falaises qui culminent à 25 mètres de hauteur au-dessus de ses toits... Un abri séculaire, sous le surplomb qui abritait le fort troglodyte du village. Ce fort médiéval exceptionnel était le symbole d'une inébranlable solidité. Utilisé comme refuge par les évêques de Sarlat durant la Guerre de cent ans, il était réputé imprenable. Ses vestiges des XIIe et XIIIe siècles faisaient la fierté des habitants.
Ce 17 janvier la vie se déroulait paisiblement, comme d'ordinaire dans le village, quand un fracas monstrueux secoue tout le village. Abasourdis, les habitants se précipitent : la "Roque" s'était effondrée en plein centre du village. Plusieurs centaines de tonnes de roches emportant tout sur leur passage et finissant leur course dans la Dordogne. La falaise calcaire en constante évolution avait cédé sans prévenir, emportant plusieurs maisons et trois vies.
Le phénomène n'était cependant pas totalement imprévisible. Sensible au soleil et à la pluie, le vieillissement du calcaire fragilise la roche et ses altérations peuvent déclencher des mouvements soudains. En 1920 déjà, des roches s’étaient détachées, sans faire de victime. Mais ce 17 janvier, il y a tout juste 60 ans, les conséquences ont été dramatiques.

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37 ans plus tard, en 1994, un nouvel éboulement a lieu. Mais occasionnant relativement peu de dégâts. Et puis le 7 janvier 2010, plus grave, une partie du plafond du fort troglodyte s'effondre et entraîne un mur de la paroi de la falaise, sur le côté du bâtiment d'accueil. 350 m3 de roches…. Il faudra attendre 5 ans pour purger totalement le site de ses 750 tonnes de rochers effondrés ou menaçants.
En juin 2011, des fortes pluies ayant de nouveau fragilisé la roche, et alors que la saison touristique est imminente, des experts de Toulouse détectent qu'un rocher de 320 tonnes et plusieurs éboulis du début d’année menacent de s'effondrer sur le village et la départementale en contrebas. La préfecture ordonne l’évacuation provisoire d’une partie des habitations et commerces en contrebas et prescrit des travaux de mise en sécurité d’urgence. Compte tenu des forts enjeux touristiques pour la commune (2 millions de touristes durant la saison) et des risques encourus, les travaux devront être achevés pour la mi-juillet. Pendant près de deux mois les ouvriers travailleront d’arrache-pied, un énorme filet métallique sera mis en place. Peu après, on peut rendre l'accès aux habitants et aux touristes en toute sécurité. Mais le fort troglodyte sera fermé au public, par précaution. En novembre 2013, la départementale 703 sera fermée pendant cinq mois pour de nouveaux travaux de sécurisation.
Début 2015, une quinzaine d'ouvrier s'attaquent au rocher, et dégagent de plusieurs centaines de tonnes de rochers éboulés. 1,6 million d’euros plus tard, la voute est consolidé avec la pose d'une vingtaine de piliers en béton et l'accès aux piétons qui avait été fermé est rendu au public grâce à de nouvelles voies sécurisées de chaque côté de la route.