Selon les modèles de MétéoFrance pour les trois mois à venir, les températures devraient être supérieures à la normale en Limousin. Quant à la sécheresse, en ce début juin, la Haute-Vienne est mieux lotie que la Creuse et la Corrèze qui restent attentives.
Chaud, cela semble probable, sec, ce n'est pas encore sûr !
Telle devrait être la tendance de l'été en Limousin.
Tout d'abord, il faut se souvenir que sans être une « Madame Irma », la météo à long terme n'est pas une science exacte.
Nous avons des modèles, qui nous laissent envisager tel ou tel scénario. Mais ce n'est pas comparable à la carte météo que les gens regardent le soir, dans les journaux. Si je vous dis qu'il pourrait faire plus chaud qu'à la normale, on va croire que je dis que ce sera la canicule. Or ce n'est pas le cas. Dans les Balkans, oui, mais pas chez nous.
De plus, si l'on a pu parler de sécheresse l'an dernier en Limousin, notamment en Creuse et en Corrèze, ce n'est plus forcement le cas. Il y a eu un déficit pluviométrique en début du confinement, mais des fortes pluies depuis. Et on en prévoit dans les jours à venir... [Françoise Marguerat, déléguée départementale 87 MétéoFrance]
Toutefois, comme le dit Françoise Marguerat, les climatologues tentent bien d'établir des scénarii. Pour ce faire, ils s’appuient sur des analyses de modèles numériques comparables à ceux utilisés pour les prévisions à court terme. Mais ils y rajoutent des modélisations des océans.
Ainsi, dans le meilleur des cas, ils peuvent dégager des tendances, qui n'ont toutefois pas de précisions absolues.
Précisions qui sont de plus meilleurs en hiver qu'en été, plus fiables en outre-mer qu'en métropole, et plus pointues sur les températures que sur les précipitations.
Néanmoins, au vue des données récoltées, MétéoFrance a pu dégager une tendance pour la période estivale. Et elle devrait être plus chaude qu'à la normale.
Un été chaud, pas forcement caniculaire
Lorsque l'on étudie les cartes prévisionnelles, on constate que le littoral Atlantique et la partie nord de la France devraient bénéficier de conditions océaniques, garantissant normalement des températures...justement normales pour une période estivale.
Notre Limousin en revanche, tout comme la partie sud et est de la France, est située dans une zone où l'on s'attend à des températures supérieures à la normale en pareille période. Mais juste probablement « supérieures », et non pas probablement « très supérieurs ». Contrairement à l'Italie, les Balkans et la Grèce, où l'on s'attend là à une véritable canicule.
Une sécheresse pas encore obligatoire
Un été sans doute plus chaud qu'à l'accoutumée en Limousin ne signifie pas pour autant une sécheresse obligatoire.
En effet, l'étude des cartes prévisionnelles laisse cette fois plus de doutes. Notre région est juste à la limite d'une zone, au sud, où il devrait faire plus sec que d'ordinaire, et de celle, bien plus au nord, puisque située sur la Scandinavie, où il devrait faire plus humide.
En fait, nous sommes située dans la limite basse (géographiquement s'entend) où justement, il n'y a pas de scénario privilégié par les spécialistes.
Une situation toujours sous surveillance ce mercredi 10 juin
Le 14 mai dernier, Le Comité National de l’Eau s’est réuni, sous l’égide d’Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, « afin d’échanger sur les principes à mettre en œuvre pour mieux anticiper les difficultés liées aux épisodes de sécheresse à venir ».
Et il a été demandé aux préfectures de renforcer l'utilisation des données, et d'anticiper les mesures nécessaires.
Depuis, si nos trois départements limousins ne sont pas en situation d'alerte maximale, les trois préfectures étaient toutefois en situation de grande vigilance. Et, le 9 juin en Creuse et en Corrèze, le 10 en Haute-Vienne, se sont tenus des réunions des cellules dédiées.
La situation en Haute-Vienne
C'est le département limousin « privilégié ». Au début du mois de juin, les retenues d'eau étaient pleines à 99%. De plus, les pluies tombées depuis, et celles annoncées, conduisent à l'optimisme. Une prochaine réunion est prévue dans un mois.
La situation en Creuse
La pluviométrie sur l’ensemble des saisons hivernale et printanière a été constatée normale, et les débits des cours d’eau surveillés oscillent entre 50 % et 170 % des normales saisonnières. Excepté sur Auzances, les nappes ont des niveaux égaux ou supérieurs à la moyenne du mois de juin. La préfecture indique donc que "aucune pénurie n’est à craindre à court ou moyen terme, même si certains secteurs du département restent à surveiller".
La situation en Corrèze
Après un hiver pluvieux, un déficit pluviométrique ne cesse de s'accentuer en Corrèze depuis le mois de mars. Et les orages récents n'améliorent que partiellement l'état des sols. Si la situation est actuellement jugée stable, le département anticipe déjà une baisse estivale des réserves.