La députée LFI Clémentine Autain a écrit au président de l'Assemblée pour demander la levée de l'immunité parlementaire de Benoit Simian. Le député de la Gironde (Libertés et territoires) est visé par une enquête pour harcèlement sur sa conjointe.
En décembre, le bureau de l'Assemblée nationale avait rejeté la demande de levée d'immunité formulée par le parquet de Bordeaux, estimant que Benoit Simian avait "toujours déféré" aux convocations de la justice et aux auditions libres.
La demande de garde à vue formulée par la justice ne paraissait pas "suffisamment étayée pour être considérée comme nécessaire", avait expliqué le bureau, où sont représentés l'ensemble des groupes politiques.
Une lettre co-signée par 15 députés
Seule la justice peut à nouveau demander la levée de cette immunité. Mais sans attendre, la députée LFI Clémentine Autain a écrit au président de l'Assemblée Richard Ferrand pour réclamer une nouvelle discussion en bureau, le 14 avril.
Dans cette lettre cosignée par une quinzaine de collègues de gauche, Mme Autain, qui s'était abstenue en décembre, estime que le bureau n'a pas respecté "le périmètre strict de ses attributions" en se prononçant sur la "proportionnalité" de la garde à vue et juge nécessaire qu'il se "saisisse à nouveau". Elle invoque aussi la "lutte contre les violences faites aux femmes".
Pas de nouvelle demande du parquet
De son côté, la présidence de l'Assemblée rappelle qu'il revient à la justice de formuler une requête. Le parquet de Bordeaux explique ne pas avoir fait de "nouvelle demande" car "nous n'avons pas d'éléments nouveaux pour justifier d'une telle démarche".
Une message à ses collègues parlementaires
"Nous allons donc reprendre le cours de nos investigations en convoquant M. Simian pour qu'il puisse venir déposer dans le cadre d'une audition libre", ajoute le parquet. De son côté, l'ex-LREM Benoit Simian (Libertés et Territoires) a écrit aux députés mardi soir. "Je ne suis pas au-dessus des lois, mais je ne souhaite pas être en-dessous non plus", souligne-t-il dans ce message consulté par l'AFP.
"La célérité et la ténacité de Madame la députée Autain à prendre position en faveur de mon ex-femme dans ce dossier qu'elle ne connaît pas force l'étonnement", ajoute-t-il, se disant "confronté à une procédure de divorce compliquée, qui, du fait de mon mandat de député, me surexpose médiatiquement".
Plaintes croisées
La demande de la justice bordelaise s'inscrit dans le cadre d'une enquête en cours de la gendarmerie, "pour harcèlement moral par conjoint", à la suite d'agissements dénoncés par Mme Simian visant son époux, selon le parquet.
Ce dossier est lui-même lié à une procédure de divorce "hautement contentieuse" depuis plusieurs mois, avec "plaintes croisées" des deux ex-conjoints pour violences volontaires, selon une source proche du dossier.