Le Ministre des Transports qualifie le financement de la LGV entre Tours et Bordeaux de " choix singulier."
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a estimé mardi que le montage financier de la ligne ferroviaire à grande vitesse Tours-Bordeaux, qui prévoit notamment un partenariat public-privé entre les collectivités, la SNCF et le concessionnaire Lisea, filiale de Vinci, était un " choix singulier ".
Dans en entretien accordé au quotidien Le Monde (article abonnés), Alain Vidalies confirme que la LGV Tours-Bordeaux ouvrira le 1er juillet 2017, et assure qu'une solution " négociée " entre le concessionnaire et la SNCF sera trouvée pour son financement. Il ajoute toutefois que l'on " peut s'interroger
sur le financement décidé en 2007 ".
En faisant payer 48 collectivités locales, on a fait croire que le TGV était un TER et que tout le monde pourrait avoir sa desserte. C'est impossible "
souligne Alain Vidalies.
Les 7,8 milliards d'euros du projet sont financés par l'Etat et les collectivités locales à hauteur de 3 milliards d'euros, SNCF Réseau (ex-RFF) pour 1 milliard, et le reste par Lisea.
L'ex-ministre du Travail Jean Auroux, chargé d'une médiation entre la SNCF, le concessionnaire et les collectivités locales, avait indiqué l'an dernier qu'il
manquait " quelques centaines de millions " d'euros, du fait de cette suspension.
La LGV Tours-Bordeaux, longue de 340 kilomètres, doit mettre Paris à 2H05 de Bordeaux, contre au minimum 3H15 actuellement. Elle fait l'objet de vives passes d'armes, notamment en raison de son montage financier.
Alain Vidalies a estimé ainsi que le recours au partenariat public-privé était un choix " singulier dès lors que le concessionnaire n'a qu'un client, la SNCF".
Lisea, qui construit cette LGV, en sera également le gestionnaire, c'est-à-dire que les opérateurs ferroviaires, pour y faire circuler leurs trains, lui verseront des redevances (en moyenne 22 euros par kilomètre), et non à SNCF Réseau (ex-RFF) comme c'est le cas sur la majeure partie du réseau français.
Or la SNCF prévoit une perte d'exploitation annuelle de 150 à 200 millions d'euros sur cette ligne.
Alain Vidalies a assuré cependant qu'une solution négociée " acceptable " allait être trouvée. " Après un moment de tension entre Lisea et la SNCF, le dialogue a été renoué par mon intermédiaire ", a-t-il expliqué au Monde.