Le Parc naturel marin du bassin d'Arcachon se prononce ce 31 janvier sur les projets d'arrêtés préfectoraux modifiant les systèmes d'assainissement du bassin. Jeudi, le préfet de la Gironde s'est finalement dit opposé au rejet des eaux usées en cas de fortes pluies.
Il a finalement pris les devants. Jeudi 30 janvier, le préfet de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine, Etienne Guyot, annonçait chez nos confrères d'Ici Gironde, qu'il s'opposait au "déversement des bassins de sécurité dans le milieu naturel en cas de fortes pluies" sur le bassin d'Arcachon. Un nouveau rebondissement à l'aube de la décision du Parc naturel marin, qui doit rendre un avis à ce sujet, ce vendredi dans la journée.
Catastrophe naturelle
Pour rappel, le 15 janvier dernier, le préfet indiquait dans un communiqué, réfléchir à la modification de deux arrêtés préfectoraux, relatifs au rejet des eaux usées dans l'environnement en cas de saturation du réseau. Cette fois, il assure qu'il n'y aura finalement "pas de droit à polluer." Et précise que les déversements auront lieu de manière exceptionnelle.
Il n'y aura pas de déversements, sauf en cas de catastrophe naturelle, ou en cas d'actes de malveillance, de sabotages, ou autres.
Etienne GuyotPréfet de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine
Cette modification d'arrêté avait déclenché une vive réaction des associations environnementales, mobilisées ce lundi pour protester contre une potentielle autorisation du déversement des eaux usées en cas de fortes pluies. Les ostréiculteurs se sont également joints au mouvement.
En 2023, la saturation du réseau d'assainissement, après un épisode de précipitations, avait engendré une contamination des huîtres au norovirus, et une crise sans précédent pour les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon.
Soulagement et vigilance
Les annonces du préfet ont l'effet d'une "victoire" pour profession, selon les termes du président de l'association de défense des eaux du bassin d'Arcachon, Thierry Lafon. Il appelle désormais le Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba) "à faire face à ses responsabilités." Un plan d'action de 120 millions d'euros sur cinq ans et la construction d'une station d'épuration ont été annoncés par le gestionnaire suite à la crise du norovirus.
"Pas à la hauteur" pour certains, comme le conseiller régional écologiste de Nouvelle-Aquitaine, Vital Baude. "On entend qu'il va y avoir de nouveaux aménagements, mais comment faire si dans deux semaines on a de nouveau de fortes pluies ? Il faudra bien stocker quelque part."
C'est la qualité des eaux du bassin qui est en jeu, et donc la qualité de vie des gens qui y habitent.
Joël MelletVice-président de la Coordination Environnement du bassin d'Arcachon (Ceba)
Les associations environnementales et l'ensemble des acteurs sont désormais tournés vers le vote du Parc naturel marin du bassin d'Arcachon. Dans son communiqué du 15 janvier, Etienne Guyot souhaitait obtenir l'avis de l'institution. Les 56 membres du conseil de gestion du Parc naturel marin se prononceront ce vendredi. Ils voteront ou non sur les projets d'arrêtés préfectoraux qui modifieraient les systèmes d'assainissement du bassin.