Alors que le budget européen accordé Fonds d'aide aux plus démunis pourrait baisser de plus de 20%, les associations girondines s'inquiètent des répercussions dans le département.
L'aide alimentaire aux plus démunis va-t-elle drastiquement baisser pour les prochaines années ? C'est ce que craignent plusieurs associations. En Gironde, le Secours populaire, les Restos du cœur, la Croix rouge et les Banques alimentaires alertent sur la situation.
L'objet de toutes ces inquiétudes, c'est le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). C'est lui qui finance l'aide alimentaire européenne, et reverse des fonds aux quatre associations au niveau national.
De 3,8 à 3 milliards d'euros
Entre 2014 et 2020, le budget alloué à cette cause était de 3,8 milliards d'euros. Les négociations sont toujours en cours pour la période s'étalant entre 2021 et 2027. Mais selon les projections budgétaires, c'est désormais un budget de 3 milliards qui s'annonce. Soit une baisse de plus de 20%, qui se fera forcément ressentir, prévoit Vincent Bordas, représentant du Secours populaire en Gironde.
"L'aide européenne est un matelas qui nous permet de fonctionner tout au long de l'année. Quand nous effectuons des collectes dans les supermarchés, nous dépendons du bon vouloir et des possibilités des donneurs.
Le FEAD nous permet d'avoir accès à une liste de denrées diversifiées, choisies sur bon de commande.
Même son de cloche du côté des Restos du Cœur. "Grâce à l'aide européenne, nous avons des produits de base disponibles toute l'année, rappelle Caroline Ackeret, présidente de l'association en Gironde. Si ces aides diminuent, les distributions risquent de se faire en dents de scie, en fonction du stock disponible."
Des fonds indispensables
La plus grosse part du budget de l'association est assurée par des dons, avec "certains donateurs réguliers et fidèles à qui on doit beaucoup". Mais le FEAD représente 13,7% des ressources totales de l'association, qui distribue 2,3 millions de repas chaque année dans le département."Nous avons environ 20 000 inscrits, le chiffre de bénéficiaires n'augmente que très peu cette année (2%). Mais nous avons besoin de fonds pour acheter et entretenir des véhicules, payer le carburant, avoir des frigos…", énumère la présidente.
Les quatre associations, qui réclament un maintien du montant de l'aide alimentaire actuel, tiendront une conférence de presse "d'alerte" le 10 mai à Bordeaux.