"C'est un vrai petit miracle" reconnaît Raphaël Pichon, directeur du festival . Malgré les contraintes et dans le respect des gestes barrière, il lance "Pulsations". Au programme vingt événements, récitals ou opéras baroques dans différents lieux de Bordeaux jusqu'au 31 juillet.
C'est l'un des rares festivals de l'été. Un festival d'art baroque qui est né en pleine épidémie de Covid 19. Et pourtant, l'idée s'est imposée comme une évidence à son directeur Raphaël Pichon. Parce que Pygmalion et sa troupe de chanteurs a noué "des liens indissolubles" avec les Bordelais, explique t-il dans son édito.
En quatre semaines, ce festival s'est réinventé grâce "des personnalités, des entreprises et d’acteurs locaux". Le festival qui s’adresse à tous les Bordelais s'éclate dans huit lieux différents afin d'éviter des rassemblements trop importants. Raphaël Pichon voulait "proposer un festival qui pourrait embrasser toutes les contraintes, les consignes sanitaires et ainsi pouvoir provoquer de nouvelles conditions d’écoute."La covid a balayé toute certitude. La seule que nous conservons, c’est notre besoin de spectacle, de culture de musique et donc il fallait redémarrer.
Au programme, vingt événements avec "de grands artistes lyriques de la scène nationale et nombre de petites propositions itinérantes partout dans la ville de musique de chambre" explique le jeune chef de choeur et d'orchestre.
Ce vendredi à 20h45, Cour Mably, deux récitals seront donnés : Anclao en Paris suivi de Impressions du soir. Demain, samedi, à 22h, toujours Cour Mably, c'est un opéra "La descente d'Orphée aux enfers" que le public pourra apprécier.
Mais le plus inouï, promet Raphaël Pichon sera sûrement un concert avec le choeur de Pygmalion, qui aura lieu aux bassins à Lumières, à la base sous-marine ave une mise en lumières.
On essaie de transformer les contraintes sanitaires en atouts en spatialisant 28 chanteurs du chœur partout dans l’un des bassins.
Pygmalion a souhaité bâtir ce festival au plus près des Bordelais et a imaginé aussi des concerts itinérants "pour créer du lien entre les habitants du centre historique et ceux des quartiers nord de Bordeaux (Grand Parc, Bacalan)".D'une durée de 30 minutes, ils sont à entrée libre.
Face à l'épidémie de Covid 19, Pygmalion s'ancre un peu plus dans son territoire et apporte une réponse artistique à la situation
Il y a urgence à comprendre que nous allons devoir vivre avec le virus pendant de nombreux mois. Pour nous, les conséquences vont s’étaler dans le temps. Il faut donc ouvrir un nouveau dialogue avec les autorités pour redéfinir de bonnes conditions qui soient respectueuses du public.
Fragilisé par la crise, le secteur se défend avec ses armes : la création artistique.
Brochure du Festival Pulsations à Bordeaux
Pygmalion, un choeur-orchestre en résidence à l'Opéra national de Bordeaux
Raphaël Pichon a créé Pygmalion en 2006 en unissant un chœur et un orchestre sur instruments historiques. Son répertoire, indique l'ONB, se nourrit des filiations qui relient Bach à Mendelssohn, Schütz à Brahms ou encore Rameau à Gluck et Berlioz.
Pygmalion est en résidence à l'Opéra national de Bordeaux.
