Des militants de Greenpeace ont mené ce samedi à Bordeaux un "poisson d'avril pétrolier". Ils ont simulé un forage sur le miroir d'eau, lieu touristique et emblématique, pour protester contre un projet d'exploration pétrolière du groupe Total au large de l'embouchure de l'Amazone au Brésil.
Grimés en ouvriers de forage, les militants ont érigé sur le Miroir d'eau à Bordeaux une fausse plateforme pétrolière. Devant quelques passants et curieux, ils ont simulé au sol une marée noire de papier et adhésif, tandis que de faux "cadres dirigeants" en costume-cravate, célébraient au champagne le feu vert et le succès du forage.
Cette action, prévue également dans 15 villes selon Greenpeace, visait à sensibiliser le public en lui demandant "comment il réagirait à un forage pétrolier sur un site qui lui est cher, dans son proche environnement, comme ici au Miroir d'Eau, ou sur la Dune du Pilat près d'Arcachon ? Les gens diraient +c'est stupide, c'est n'importe quoi !+ Eh bien le récif corallien de l'Amazone peut paraître loin pour le public, mais c'est pareil", a déclaré à Bordeaux Nathalie Makowski, porte-parole locale de Greenpeace.
Ces actions symboliques ont rassemblé une quinzaine de militants, à Paris et Bordeaux. Tôt lundi matin, 3.000 litres de mélasse avaient déjà été déversés devant le siège de Total à La Défense, près de Paris.
Pour l'ONG de défense de l'environnement, les projets d'exploration de Total menacent un récif corallien découvert en 2016 au large des côtes nord du Brésil, où l'Amazone se jette dans l'Atlantique. Le géant pétrolier français conteste cette charge, estimant que ses licences d'exploration ne se superposent pas avec le positionnement des récifs, et qu'une enquête publique a conclu à une absence d'impact.
Les militants ont annoncé d'autres actions dans les semaines à venir si Total maintient son projet, qui pourrait voir le forage de puits d'exploration avant la fin 2017.