Transport : les conducteurs de bus demandent plus de sécurité dans l'agglomération de Bordeaux

Face aux nombre grandissant d'incivilités, les conducteurs de bus et de tramway de TBM demandent à ce que des mesures soient prises pour assurer leur sécurité et celles des usagers.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"C'est pas de la peur, mais c'est de l'attention permanente. Et un peu d'appréhension", explique Mathieu Obry au sujet de ses conditions de travail.  Secrétaire général CGT chez TBM, il est conducteur de bus sur la ligne 24.
Samedi 12 février, à 6 heures du matin, un bus de sa ligne a été caillassé dans le quartier de la Chataigneraie, à Pessac. 
Quelques heures plus tard, c'est dans le quartier Grand Parc, à Bordeaux, que des rodéos urbains ont obligé un conducteur à faire appel au plan de sûreté. "Ces incivilités se multiplient depuis le premier confinement", assure Mathieu Obry.

Accord sur la sûreté

Entre les insultes au conducteur, qui a eu le malheur de demander à un passager de valider son ticket, les doigts d'honneur au passage du véhicule, et les prises à partie plus violentes, de type caillassage ou agressions physiques, la coupe est pleine. 
Les syndicats de TBM demandent que la sécurité des salariés comme des usagers soit mieux assurée. 
Depuis début février, un accord sur la sûreté a été mis en œuvre, impliquant notamment une réduction du temps de délai d'intervention des agents de sûreté. Ces derniers sont désormais entièrement dédiés à la sécurité, et n'ont plus, comme auparavant, de missions de contrôle des voyageurs à effectuer.

"Il est trop tôt pour mesurer les effets de ce nouvel accord, constate Mathieu Obry. Mais aujourd'hui, on reste assez dépités. On garde le sentiment que notre sécurité n'est plus assurée".
Une appréhension liée à un contexte de vigilance permanent, obligeant les conducteurs à se concentrer sur d'autres éléments que la route

Lorsqu'un agent est agressé, on met en place un plan de sûreté : des agents dédiés et la police viennent sur place pour rétablir l'ordre. Mais ils ne restent pas sur place, et dès qu'ils sont repartis, on se retrouve dans le même contexte.

Mathieu Obry, secrétaire général CGT TBM

France 3 Aquitaine

Manque de concertation

Pour les syndicats, ces problèmes d'incivilités et d'agression ne pourront être résolus qu'au moyen d'une grande concertation. "Nous avions auparavant des réunions avec l'entreprise, Bordeaux métropole, la préfecture et les organisations syndicales, rapporte de son côté Jean-Luc Doucereux, secrétaire général Force ouvrière chez TBM. Cela nous permettait de parler, de faire remonter ce qui se passait, et la préfecture pouvait comprendre nos problématiques et la tendance", regrette l'élu syndical. 

Retrouver cette coordination, espèrent les syndicats, pourrait permettre aux effectifs des forces de l'ordre d'être présentes sur de plus longues durée dans des lieux identifiés comme étant "à risque". Les réponses ponctuelles sur les points de tension étant considérées comme insuffisantes. 

"On ne s'exprime pas juste pour critiquer. On sait que la police manque aussi d'effectifs. Nous demandons juste à être entendus sur les difficultés rencontrées et à trouver ensemble des solutions", souligne Jean-Luc Doucereux qui rappelle que le réseau des transports s'est agrandi et étoffé ces dernières années. 

Même pendant la pandémie, nous ne nous sommes jamais arrêtés de travailler. Il faut se donner les moyens, en effectifs humains et en matériel, de mettre les usagers et les salariés en sécurité.

Jean-Luc Doucereux, secrétaire générale FO TBM

France 3 Aquitaine

 "On ne s'exprime pas juste pour critiquer. Nous voulons vraiment trouver des solutions, Il est hors de question de ne plus assurer notre mission de service public", poursuivent les organisations syndicales qui se refusent à envisager une interruption de la desserte dans certains quartiers.

Des moyens mis en oeuvre par la direction

Contactée, la direction de Keolis Bordeaux métropole assure mettre en oeuvre les "moyens matériels, humains organisationnels et partenariaux" pour contribuer à la sûreté dans les transports.
Elle rappelle entre autres, la mise en place de la video protection sur ses véhicules,  de boutons d'alerte pour les conducteurs comme pour les voyageurs  ainsi que d'un système de géolocalisation de tous les véhicules.

"En 2021, des partenariats renforcés ont été mis en place avec la signature de plusieurs conventions avec la gendarmerie, le ministère des transports et Bordeaux métropole, la police nationale et municipale de 18 communes de l'agglomération", précise-t-elle. 

Ces partenariats permettent notamment de réaliser des opérations conjointes avec les forces de l'ordre directement sur le terrain. Trente-neuf ont été réalisées en 2021.

Direction Keolis Bordeaux Métropole

France 3 Aquitaine

Elle souligne également avoir mis en place des opération de préventions auprès des jeunes et élèves dans 85 établissements, et l'élaboration d'un plan d'action sûreté contre les atteintes sexuelles et sexistes.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information