Alliance Police nationale, majoritaire chez les gardiens de la paix, appelle à l'acte II. Une nouvelle manifestation ce jeudi soir. Le syndicat, qui a refusé de participer au Beauvau de la sécurité veut maintenir la pression. Philippe Dosba, vice-président régional d'Alliance nous dit pourquoi.

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La pression monte entre les policiers et le gouvernement. Vendredi 11 s'est déroulé l’acte I. Entre 200 et 300 policiers s’étaient rassemblés devant la préfecture de la Gironde à Bordeaux en fin de matinée à l'appel du syndicat Alliance. Ils entendaient dénoncer les propos tenus par le président Emmanuel Macron lors d'un entretien à Brut le 4 décembre dernier.

 

Des propos qualifiés de "nauséabonds" par Philippe Dosba qui continue de rejetter l'allusion aux "contrôles aux faciès et aux violences illégitimes commises par des policiers". 

Ce soir, à 21h30 les policiers se rassembleront devant la mairie de Bordeaux. Ils braveront le couvre-feu pour "associer les collègues de nuit" eux-aussi confrontés  à des agressions rappelle Philippe Dosba : 

Il y a trois semaines, à 6h du matin, il y a eu une intervention pour des gens ivres dans la rue qui rentraient d’une soirée malgré le confinement. Un collègue a eu 45 jours d'incapacité temporaire de travail. Les auteurs ont été condamnés mais remis en liberté

L'acte II de ce soir, c'est un clin d'oeil au mouvement des Gilets jaunes, même si, concède le vice-président régional d'Alliance "On ira jamais jusqu'à l’acte 50 ou 70". 

Depuis des mois les policiers sont dénigrés, insultés, blessés contestés sur toutes les interventions. La cocotte-minute commence à chauffer. Quand des policiers sont impliqués dans une affaire et blessés, les auteurs sont condamnés à des sanctions qui ne sont pas à la hauteur des peines encourues. 

 Alliance et Unsa, deux des principaux syndicats de police ont haussé le ton, mardi, en annonçant qu'ils ne participeraient pas à la conférence baptisée "Beauvau de la sécurité" prévue en janvier, et visant à '"améliorer les conditions d'exercice" des forces de l'ordre et "consolider" leurs liens avec les Français. 

"Nous ne voulons pas que les thématiques que nous portons depuis des mois et pour lesquelles nous n'avons aucune garantie ne soient pas traitées" se justifie Philippe Dosba : 

Il ne faut pas oublier ce qu’on réclame depuis des lustres : une revalorisation des salaires et des carrières, la protection des policiers qui est restée lettre morte après avoir été débattue à l’assemblée et dans la rue avec le fameux article 24. 

Le vice-président régional d'Alliance l'assure, le ras-le-bol, la colère sont prégnants chez les policiers qui ont le sentiment d'un deux poids, deux mesures. 

Il faut remettre l’église au milieu du village. Les policiers sont là pour faire respecter l’ordre républicain. On ne peut pas les maltraiter, les insulter. On sent une contestation qui ne se porte pas que sur la police. On sait que l’action de la police est relayée par des médias ou sur internet par des images tronquées. 

Celles tournées lors de l'arrestation violente de Michel Zecler, producteur de musique parisien ont choqué. Si Philippe Dosba refuse de commenter une affaire en cours, il admet qu'il peut y avoir des comportements violents parmi les policiers mais de façon minoritaire.

Sur les trois millions d’interventions par an, quelques-unes prêtent à confusion mais sont une infime partie et on ne retient que celles-là. On est comme tout le monde, on a aussi des comportements déviants. On ne conteste pas qu’il faut sanctionner les policiers. Il y a l’IGPN. Il y a aussi une plateforme pour se plaindre des comportements de policiers. Nous sommes la profession la plus contrôlée et la plus sanctionnée.

Face au refus d'Alliance et de l'Unsa à participer au Beauvau de la sécurité, un connaisseur des arcanes du ministère de l'Intérieur a parlé d'"une sorte de chantage inédit", d'"un risque que cela bloque la machine du dialogue social". Un autre s'est étonné du "pouvoir de dingue" donné aux syndicats, sous prétexte que le gouvernement aurait "besoin des policiers" en cette période de tension générale dans la société.

"L’état a besoin de sa police pour assurer la sécurité" reconnaît Philippe Dosba. Confiant il espère une issue rapide.

On peut nous accorder une importance. Mais on nous prête beaucoup de pouvoir. Si on était si puissants que ça, on n'en serait pas là.  On est juste là pour engager un dialogue social en bonne intelligence et défendre les intérêts des collègues, tenus par un devoir de réserve. Nous sommes raisonnables dans nos demandes et nos positions sont légitimes.

 Ce soir, le vice-président régional d'Alliance espère entre 50 et 100 manifestants. Moins que vendredi dernier. Les effectifs de nuit sont inférieurs à ceux du jour. Demain, vendredi, les syndicats de police doivent être reçus, à tour de rôle, par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

 

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