C’est la belle Sahar Mohammadi qui viendra ravir les âmes et les cœurs avec un répertoire de musique sacrée iranienne. Avec ses deux complices Mehdi Teimouri et Milad Muhammadi, elle revisite cet héritage millénaire avec amour et délicatesse.
Ces musiciens donneront à Bordeaux deux concerts exceptionnels dont le premier se déroulera à l’église Sainte-Croix à Bordeaux (le 15 mars 2017) et le second au « théâtre des Carmes » à Langon (le 16 mars 2017), avant un dernier concert au « théâtre de la ville » à Paris.
La musique persane savante, codifiée depuis moins de deux siècles, est en fait très ancienne et s'est diffusée dans l'ensemble du monde musulman, puisqu'on trouve sa trace dans les thèmes musicaux de l'Andalousie ou de l'Asie centrale.
Benziad Youssef, musicien luthiste Bordelais a été à l’initiative de ces 2 concerts. A cheval entre les répertoires musicaux du Moyen-Orient et occidentaux, il a de suite été conquis par la singularité de ces artistes.
Comment avez vous rencontré ces artistes ?
J’ai participé à l’édition 2015 du festival des musiques sacrées de Fès (Maroc) pour lequel j’ai fait avec beaucoup d’autres musiciens le concert d’ouverture. Il s’agissait d’une création exceptionnelle qui a rassemblé une cinquantaine d’artistes de différents horizons et de différentes cultures musicales (Inde, Italie, Palestine Maroc, Liban, Iran…) et c’est à cette occasion que j’ai pu croiser mes amis Sahar Mohammadi, Mehdi Teimouri et Milad Muhammadi,
Quelle est la principale qualité de ces musiciens ?
Pure célébration des textes poétiques de Hafez, Rumi ou Khayam, la voix de Sahar Muhammadi nous élève par sa puissance et sa douceur à la fois. Cette chanteuse fait partie de cette nouvelle génération de la musique persane dont le talent indéniable n’a d’égal que le dynamisme et la volonté de transmettre le répertoire traditionnel en l’inscrivant dans un mouvement de renouveau en lui donnant une nouvelle interprétation.
Comment se situe aujourd’hui la Gironde et plus largement l’Aquitaine dans le circuit des grandes musiques « nobles »traditionnelle ?
Bordeaux est une ville active et curieuses de ces musiques venues d’ailleurs, je pense notamment au « Rocher de Palmer » dont ce genre de programmation (de très grande qualité) fait partie de son quotidien, j’ai pu à titre d’exemple assister, pour rester dans le cadre des musiques persanes, à un concert exceptionnel de Kayhan Kalhor qui est l’un des maître incontestés de la Kemence (violon traditionnel) … Je pense également à l’Espace Zananda à Langon, un Espace dédié à la création et à la transmission autour des danses orientales et du Maghreb, très actif, en la personne de sa directrice Zelia Charpentier, dans le cadre duquel on a initié une série de projets musicaux et poétiques avec des « couleurs venues d’ailleurs ».