Au nord de la métropole bordelaise, la zone maraîchère s'organise. Suite au confinement dû à l'épidémie de Covid-19, la demande à beaucoup augmenté et l'activité bat son plein. Pas d'attente en caisse, ni de pénurie à l'horizon.
Pas de queue à l’extérieur de l'espace de vente de cette coopérative maraîchère d'Eysines. Au troisième jour du confinement décrété mardi 17 mars, l'affluence semble s'être calmée. A l'intérieur quelques clients, des habitués, remplissent leur sac de courses. Mais au milieu des empilements de cagettes de carottes, poireaux et autres fruits et légumes, une dizaine de salariés s'activent et accélèrent soudain le mouvement : ils viennent d'apprendre que 200 paniers de légumes devaient être prêts pour demain.
Une organisation plus tendue
Cette coopérative du nord de la métropole bordelaise fait le lien entre une quinzaine de producteurs de la zone, et les revendeurs locaux : leurs propres boutiques (4 au total dans la métropole), mais aussi les supermarchés de la région. Avec le rush de ce début de confinement sur les courses de première nécessité, il a fallu réorganiser le fonctionnement de l'entrepôt :No stocks se portent bien, mais l'approvisionnement de certains produits est compliqué. Les camions qui viennent d’Espagne par exemple ont du mal à passer la frontière et arrivent avec beaucoup de retard. Jean Philippe Bilgot
Directeur de la SICA Bordelaise
Les ventes en pleine explosion
Les 200 paniers que les ouvriers sont en train de préparer serviront à fournir le drive fermier. Si le nombre de paniers destinés aux entreprises à chuté, les commandes à emporter ont explosé : en tant normal, une centaine de paniers seulement sont préparés pour le vendredi, jour de retrait.Depuis le début du confinement, la coopérative à vu une nette augmentation de la fréquentation de son espace de vente et de ses boutiques. Masque sur le nez, Amandine s'affaire entre les palettes. En plus de l'obligatoire attestation dérogatoire pour ses déplacements, elle tient dans sa main deux pages A4 de liste de courses :
Je fais les courses pour toute ma famille pour qu'ils restent chez eux. Ça fait 7 personnes, et des achats pour toute la semaine, donc pas mal de sacs. Je viens ici pour les fruits et légumes, parce qu'il faut bien soutenir les petits producteurs en ces temps difficiles. Pour le reste, je vais aussi au supermarché.
Pas de pénurie à l'horizon
Malgré tout, certains produits risquent de disparaître des étals. C'est le cas des asperges, ou des fraises, quelque peu boudées par les consommateurs, ou victimes du manque de main d’œuvre chez les producteurs. La coopérative craint aussi une tendance de hausse des prix sur les fruits et légumes.Mais il n'y aura pas de pénurie. Peut être juste un peu moins de choix. Jean Philippe Bilgot
Directeur de la SICA Bordelaise