Le groupe Arom qui travaille au stade Mamut Atlantique et au Palais de congrès accuse le coup après l'annulation ou le report de plusieurs réceptions. 40 % de ses salariés sont au chômage technique partiel ou total.
25 salariés au chômage technique
Ce matin, la ministre du travail a annoncé que 3 600 entreprises et 60 000 salariés sont concernés par le chômage technique en France. Jusqu'à présent, la région Nouvelle-Aquitaine est la région de France la moins touchée par la pandémie de coronavirus, mais son économie commence à en subir les conséquences. C'est le cas dans le secteur de l'événementiel.Le groupe Arom est basé à Eysines dans la banlieue de Bordeaux et emploie 70 salariés. Cette PME familiale a une activité de traiteur au stade du Matmut Atlantique et devait, pour le match Bordeaux/Rennes, organiser une réception pour 2 500 VIP. "Avec l'annonce des matchs à huit clos jusqu'au 15 avril à cause du coronavirus, nous avons du annuler trois réceptions. Notre activité est totalement interrompue au stade à ce jour", explique Jérémie Oudin, co-président du groupe Arom.
Ces annulations ont eu pour conséquence d'entraîner du chômage technique partiel ou total selon les services. L'équipe commerciale, composée de 11 personnes, est très impactée et le planning des salariés a du être aménagé avec du chômage partiel ou total, poursuit Jérémie Oudin.
Le groupe assure également des réceptions au Palais de congrès, au Parc des expositions à Bordeaux-Lac. Là-bas aussi, il y a des annulations.
"Des sociétés parisiennes et internationales bloquent tous les déplacements de leurs collaborateurs même pour des réunions de 200 ou 300 personnes", selon le dirigeant du groupe.Il y a l'obligation légale d'annuler ou de reporter les rassemblements de plus de 1 000 personnes, mais il y a aussi un phénomène de psychose qui joue.
Jérémie Oudin
500 000 euros de manque à gagner
Nous travaillons aussi avec 130 CDD équivalents temps plein lors des évènements. Là, c'est terminé.
Jérémie Oudin
Jérémie Oudin explique travailler au jour le jour. La semaine prochaine, ses équipes préparent un congrès de pédiatres, mais ils ne sont pas sûres que la manifestation soit maintenue. Le nombre de particicipants a déjà baissé de 950 à 700 personnes...
Paradoxalement, le nombre de plateaux repas ou de coktail pour les particuliers et les entreprises se maintient pour l'instant. Le traiteur gère par ailleurs le restaurant-cave à vins de la Cité mondiale du vin de Bordeaux. "Il y a moins de visiteurs mais il y a encore du monde pour le moment, ce n'est pas la catastrophe".
"Le stade 3, c'est la mort des petites PME du secteur"
"Ce qui nous sauve pour l'instant, c'est le chômage technique. Grâce aux aides de l'Etat, nous pouvons maintenir le salaire entier de nos collaborateurs. Dans cette crise sanitaire, l'Etat a été très réactif et en autorisant en moins de 48 heures la procédure de ce chômage technique", explique Jérémie Oudin.
Comme tous les chefs d'entreprise, il attend l'allocution du Président Macron jeudi soir. "Le passage du stade 3 va entraîner la mort de nombreuses petites PME de l'événementiel, assure-t-il. Les loueurs de matériel et de salles de réceptions n'y survivront pas. Nous n'avons pas été impactés par la crise de Gilets jaunes. Mais, avec le coronavirus, c'est une autre affaire. Nous sommes membres de l'association des Traiteurs de France et nous sommes très vite montés au créneau pour interpeller les ministres de l'Intérieur et de l'économie sur notre situation".
►Le groupe Arom organise 4 500 réceptions par an et comptabilise 13 millions de chiffre d'affaires.