"Elle a rejoint ses sœurs de peine, près des étoiles" : une marche blanche et un hommage rendu à Nasrine, égorgée par son mari

Nasrine, âgée de 41 ans et mère de trois enfants, a été tuée de 15 coups de couteau jeudi 9 janvier. Son mari a reconnu être l'auteur du crime. Une minute de silence a été observée devant la mairie de Cenon où la victime était salariée. Collègues, amis, famille et élus ont ensuite participé à une marche blanche.

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Dans le cortège, des hommes et des femmes venus rendre hommage à Nasrine, morte poignardée. Cette mère de trois enfants vivait et travaillait à Cenon, commune de la métropole bordelaise. Dans le cortège, ses proches et collègues, ont le cœur lourd. Rose blanche en main, ils marchent dans le froid et la douleur. Nasrine n'est plus là. Dans la foule Souad, une amie d'enfance. "Je ressens beaucoup de tristesse et de colère, dit-elle. Je pense à sa maman".

Je pense à ses enfants qui se retrouvent orphelins.

Une amie d'enfance

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Tuée de quinze coups de couteau

Nasrine, mère de famille de 41 ans, travaillait à la mairie Cenon depuis douze ans. Elle a été tuée ce jeudi 9 janvier, égorgée par son compagnon, à son domicile situé rue Jules Guesde dans le bas-Cenon. Youcef E, le conjoint de Nasrine, a lui-même appelé les secours pour leur signaler qu'il avait tué sa femme. L'autopsie a révélé une quinzaine de lacérations au couteau.
Youcef E. a été mis en examen pour meurtre par conjoint et incarcéré, ce samedi 11 janvier. 

A l'Hôtel de Ville de Cenon plusieurs livres de condoléances ont été mis à la disposition des personnes venues se recueillir. © FTV

"Elle s'appelait Nasrine"

"C'est un terrible drame qui nous touche tous, car la victime était une femme, une maman, une fonctionnaire territoriale, une Cenonaise", a déclaré le maire de la commune lors d'un bref discours très émouvant avant la marche blanche. "
Elle s’appelait Nasrine", a répété Jean-François Egron à plusieurs reprises. "Elle venait travailler avec le sourire, malgré les difficultés du quotidien. Elle aimait son travail et était attachée à ce que représente le service public".

Elle s’appelait Nasrine, elle a rejoint ses sœurs de peine, près des étoiles.

Jean-François Egron

Maire de Cenon

Une minute de silence a été observée par la foule dans laquelle se trouvaient, entre autres, le préfet de Région Etienne Guyot, des membres de l'Apafed, divers représentants des cultes, les deux sœurs de la victime ainsi que ses collègues aussi. 

Sarah Begarin-Rodière, cheffe de service jeunesse à la mairie de Cenon, tenait à être présente. "C’était essentiel pour moi en tant que cheffe de service. On en a parlé à toute l’équipe. On a été très vite d’accord". Nasrine était employée en tant que chargée de la coordination de la gestion budgétaire. "Ce n’est pas possible de pouvoir entendre un vendredi matin à 8h qu’une de nos collègues s’est fait égorger par son mari la veille et de devoir l’apprendre à toute son équipe. Cela ne doit pas exister".

On ne doit pas vivre cela.

Une collègue

Le portrait de Nasrine a été affiché sur les murs de la mairie de Cenon. © FTV

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"Il faut que les peines soient beaucoup plus sévères"

Sur les murs de la mairie, certains affichent un portrait de Nasrine, lorsque d'autres déroulent une pancarte. "Pas une de plus", peut-on lire. Sur une table, plusieurs cahiers de doléances sont noircis. Souad, l'amie d’enfance, y a déposé un mot pour celle avec qui elle jouait, petite, dans le quartier Saint-Michel. Souad est en colère, et son ton calme peine à la dissimuler. "Je pense à toutes les victimes de féminicide", dit-elle. "Je me dis qu’il faudrait que la loi change. Pourquoi ces personnes se permettent d’ôter la vie à leur compagne ? C’est parce qu’ils se disent qu’après 15 ans de prison, ils sont en liberté et reprennent le cours de leur vie, mais ce n’est pas assez".

Il faut que les peines soient beaucoup plus sévères pour que cela les dissuade de passer à l’acte".

Souad

Amie de la victime

Youcef E. était connu des services de police et de justice. Sa dernière condamnation remonte à 2010. Elle concernait déjà des faits des violences conjugales, commis sur une autre victime.

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