La Commission de régulation de l'Énergie a demandé à Gaz de Bordeaux, fournisseur historique dans l'agglomération bordelaise, de revoir ses tarifs après que des clients ont dénoncé la hausse de leurs factures dans la presse. Jusqu’à 450 % pour les clients en fin de contrat « prix fixe »
"J'ai pris contact avec Gaz de Bordeaux pour qu'ils proposent une meilleure offre grand public, permettant de pleinement bénéficier du bouclier tarifaire", a tweeté la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) Emmanuelle Wargon
Dans son message, l'ancienne ministre reprend un article du journal Sud Ouest, ayant fait état, de hausses de prix "de plus de 450% sur les contrats à échéance" pour certains clients de Gaz de Bordeaux.
Il s'agit là de contrats à prix de marché bloqués sur trois ans par le fournisseur. Ces contrats arrivant à échéance en novembre, l'opérateur a proposé dernièrement à ses abonnés de nouveaux tarifs reflétant les cours actuels, c'est-à-dire bien supérieurs comme ce client qui payait jusque-là environ 5 centimes du kWh TTC et qui devrait désormais payer jusqu'à six fois plus cher.
Pour Gaz de Bordeaux, ces montants n'incluaient pas le bouclier tarifaire dont la portée vient d'être étendue par le gouvernement et que des remises limiteraient en réalité la hausse des factures - jusqu'à 110 euros pour la prochaine.
Selon le médiateur national de l'énergie (MNE), ces remises sont en effet possibles depuis l'extension, au 1er septembre, du dispositif de compensation par l'État des pertes des fournisseurs d'énergie, qui ne concernait jusque-là que les contrats réglementés ou indexés sur le tarif réglementé.
"Nous regardons effectivement avec la CRE comment rendre le bouclier tarifaire plus visible et compréhensible dans nos offres pour le client", a commenté Cyril Vincent, directeur général de Gaz de Bordeaux, après l'annonce de Mme Wargon.
Des factures en hausse
Selon le comparateur de tarifs du MNE, consultable sur internet, le prix du kWh pratiqué par Gaz de Bordeaux dans ses nouveaux contrats, une fois la remise incluse, s'avère réduit par rapport aux tarifs initialement annoncés à la clientèle et relayés dans la presse.
Reste que les factures à venir seront bien supérieures à celles payées, jusqu'à présent, par les abonnés bénéficiant de tarifs bloqués anciens, confrontés à un inévitable rattrapage des prix du marché quand leur contrat arrive à échéance, reconnaît Gaz de Bordeaux.
La pilule passe d'autant plus mal localement que ce fournisseur historique indépendant, comme on en trouve dans d'autres villes telles Strasbourg ou Grenoble, se trouve en situation de quasi-monopole sur le marché des particuliers. Seul le groupe italien ENI dispose d'une petite part de marché mais il ne prend plus aujourd'hui de nouveaux clients.
Les 220.000 abonnés de Gaz de Bordeaux ne peuvent donc pas changer de fournisseur, en l'état de l'offre disponible. Cette situation fait l'objet de réclamations récurrentes auprès du médiateur, pour qui la situation "s'est aggravée" avec l'extinction des tarifs réglementés depuis 2019. Les derniers disparaîtront le 1er juillet 2023.
Invités officiellement à souscrire à une offre de marché, les titulaires de ces contrats n'ont pas d'autre choix, actuellement, que de se tourner vers le même Gaz de Bordeaux.
Avec AFP