Depuis le 26 janvier, la préfecture de Gironde n'a plus souhaité communiquer sur le nombre de manifestants. Côté gilets jaunes, on essaie difficilement de mettre des opérations de comptage en place.
Chaque samedi de mobilisation, la question revient sans cesse : combien étaient les manifestants ? Une interrogation à laquelle il est difficile de trouver une réponse exacte.
Mobilisation hétérogène
Généralement, lors de manifestations plus "classiques", il est possible de recueillir deux chiffres : ceux de la préfecture, et ceux des syndicats organisateurs de l'événement. Les écarts sont souvent importants, mais on peut donner un ordre d'idée du nombre de manifestants.Mais la mobilisation des gilets jaunes est très hétérogène. Le rendez-vous est donné via les réseaux sociaux, sans organisateur officiel et il est difficile de donner un chiffre précis du nombre de manifestants.
Urne de comptage
À Bordeaux ce 2 février pourtant, les gilets jaunes ont tenté de mettre en place un comptage original : chaque participant devait glisser une pièce dans une urne pour signifier sa présence. Lucas Fourcade, du groupe "Gilets jaunes 33", explique qu'il était primordial pour les manifestants de donner leur propre décompte:À chaque fois, on nous ment sur les chiffres. Ils ne sont jamais les bons.
Malheureusement, l'urne n'a pas pu arriver avant le départ du cortège à 14h. Les organisateurs ont ensuite essayé de l'installer lors du passage du défilé sur les différents points du parcours. Mais celui-ci a subit de nombreuses modifications, empêchant de trouver un point de rencontre précis.
Vers 18h30, il n'y avait encore aucune nouvelle de cette urne. Il était impossible de savoir si le comptage a pu être fait ou non.
Points stratégiques
Mais alors, comment faire pour dénombrer autant de personnes qui marchent en évitant le plus possible les marges d'erreur ? Nous avons posé la question à Cyril Gauthier, ancien membre des Renseignements Généraux et délégué syndical Alliance :
Nous avons des points stratégiques de comptage, où on sait qu'à ces endroits là il sera efficient.
Puis plusieurs groupes de renseignement postés à ces points comptent simultanément tout au long de la manifestation. Sur ces endroits stratégiques, souvent des rues ou des artères, 10 personnes peuvent tenir en largeur. Les pelotons n'ont plus qu'à compter de 10 en 10.
Mais qu'en est-il de la fiabilité de cette méthode ? Pour Cyril Gauthier, elle est irréprochable :
Ce comptage a déjà été exécuté en même temps par des huissiers et des fonctionnaires de police. Les chiffres étaient les mêmes à l'arrivée.
Quoi qu'il en soit, il semblerait que ce samedi 2 février, environ 4500 personnes se sont rassemblées à Bordeaux pour manifester. Un chiffre en baisse par rapport à la semaine dernière.