SOS Racisme Gironde maintient l'appel à manifester à Bordeaux en hommage à Georges Floyd, malgré l'interdiction que lui a notifiée la Préfecture pour raisons sanitaires. "Nous dénoncons cette stratégie qui nous met dans l'illégalité", explique le vice-président de l'association.
SOS Racisme Gironde (avec une quarantaine d'associations et d'organisations syndicales ou politiques) ont choisi de se rassembler ce mardi soir Place de la Victoire à Bordeaux pour rendre hommage à Georges Floyd.
Au même moment à Houston (aux Etats-Unis) se dérouleront les obsèques de cet homme noir tué par un policier blanc à Minneapolis, déclenchant une vague de protestation mondiale.
Mais ce rassemblement à 18 heures n'a pas été autorisé. La préfecture de Gironde justifie cet arrêté par l’état d’urgence sanitaire et l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique.
L'interdiction, relayée par la presse dès lundi soir, a ensuite été notifiée par mail à SOS Racisme Gironde explique Erwan Nzimenya, vice-président de l'association, qui décide de contre-attaquer :
Nous ne voulons pas subir cette stratégie qui nous met dans l'illégalité. Nous appellons toujours au rassemblement pacifique ce soir (mardi 9 juin) dans le respect des gestes barrières.
Ce rassemblement se déroulera dans le calme. C'est un hommage entre 18h et 19h30.
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Un second arrêté d'interdiction de manifester a également été signé par la préfète Fabienne Buccio. Il vise une manifestation contre le racisme et les violences policières mercredi 10 juin, place Pey-Berland à Bordeaux.
Pas de sanctions pour les manifestants selon le ministre de l'Intérieur
Comme à Bordeaux, des appels à manifester sont lancés pour ce mardi soir dans de nombreuses villes en France, notamment à Pau.
Bien qu'interdites en raison des mesures sanitaires post-confinement, le ministre de l'Intérieur s'est montré tolérant au sujet de ces manifestations lors d'une interview télévisée ce mardi matin sur RMC. Christophe Castaner explique en effet que "les manifestations ne sont pas autorisées mais que l'émotion mondiale dépasse les règles juridiques qui s'appliquent" :
J'invite chacun à faire attention à pratiquer les gestes barrières, mais nous ne souhaitons pas réaffirmer l'interdiction (qui est de droit, qui est de fait) et il n'y aura pas de sanctions et de procès-verbaux pour la participation à cette manifestation.
Samedi 6 juin à Bordeaux, une manifestation pour dénoncer les violences policières et le racisme quotidien avait réuni plus de 2000 personnes, à l'appel de plusieurs associations et organisations. Le cortège s'était notamment rendu devant le consulat des Etats-Unis à Bordeaux. Des manifestants avaient alors rendu hommage à Georges Floyd, genou à terre et poing levé.
