Détonateur lors des dernières journées en L1, malheureux jeudi en Ligue Europa, l'attaquant guinéen François Kamano fait figure de baromètre d'un Bordeaux inconstant toujours en quête de certitudes avant la réception de Nantes dimanche.
Une frappe enroulée qui finit dans la lucarne à Guingamp, une frappe enroulée qui finit sur la barre contre Copenhague. Un penalty réussi pour lancer Bordeaux contre Monaco, le penalty de l'égalisation contre ces mêmes Danois expédié en tribunes...
Le constat est sans appel. Quand Kamano ouvre la marque - c'est arrivé cinq fois cette saison contre Monaco, Guingamp, Lille mais aussi Ventspils et La Gantoise en Ligue Europa - les Girondins l'ont toujours emporté. A l'inverse, ils n'ont pas gagné un match en L1 lorsqu'il est resté muet.
"François est sur un nuage en ce moment, résumait son entraîneur Éric Bédouet (Ricardo est manager) la veille de la défaite contre Copenhague (1-2). On l'a déjà vu faire des séries comme ça mais là, il est régulier. Ce n'est pas facile d'accomplir des matches de cette intensité là quasiment tout le temps. C'est un secteur où il a vraiment travaillé, c'est une vraie progression dans sa carrière".
Arrivé en Gironde sur la pointe des pieds en 2016 pour 2,5 millions d'euros, l'ancien Bastiais, alors âgé de 20 ans, avait mis trois mois pour trouver sa place et un rendement acceptable sous les ordres de Jocelyn Gourvennec (6 buts, 4 passes).
La naissance l'an dernier de son petit Ferdinand, aux nuits agitées au début, l'avait un temps freiné avant qu'il ne retrouve sa verve offensive au printemps dernier (5 buts lors des 7 dernières journées), prépondérante dans la qualification européenne du club au scapulaire.
Eric Bedouet : « Ce n’est pas le genre de Kamano de rater un penalty »https://t.co/9S4ClEs3jB#Girondins pic.twitter.com/8B2UARgIuQ
— Web Girondins (@webgirondins) October 6, 2018
Égale Malcom
La trêve estivale bordelaise, marquée par le départ du Brésilien Malcom à Barcelone, des remous internes aboutissant au limogeage de l'entraîneur uruguayen Gustavo Poyet qui voyait en lui "des qualités exceptionnelles de buteur, même s'il joue sur un côté", n'a pas éteint sa flamme. Bien au contraire.Avec déjà cinq buts au compteur en L1, dont ses spéciales de l'intérieur du pied droit finissant petit filet opposé que n'auraient pas renié Thierry Henry, Kamano fréquente même un nouveau monde, celui des Neymar, Edinson Cavani, Florian Thauvin ou Kylian Mbappé, gâchettes réputées du championnat.
Dans les faits girondins, il égale Malcom, auteur de 5 buts lors des neuf premières journées la saison passée (12 au final) sans pour autant avoir la même influence dans le jeu que l'ancien des Corinthians (7 passes/ contre 2 pour l'heure au Guinéen, contre Mariupol en Ligue Europa).
"Tout n'a pas été simple pour lui, mais aujourd'hui il confirme tout le talent qu'il a. Il tire l'équipe vers le haut", confirme son capitaine Benoît Costil qui l'avait déjà repéré du temps où il évoluait sur l'Île de Beauté.
"Mais ce n'est pas le seul à la faire", poursuit le gardien, comme pour éviter qu'une "Kamano dépendance" surgisse et déséquilibre un vestiaire qui retrouve à peine la confiance (4 matches sans défaite en L1) après un début de saison compliqué.
L'étape suivante est toute tracée. Cela fait des mois que des scouts de l'Europe entière fourmillent autour de ce diamant pas encore complétement poli. Sous contrat jusqu'en 2020, lui rêve à terme d'étranger mais son entourage n'entend pas brusquer les choses et attend sereinement l'arrivée des futurs repreneurs américains de GACP aux commandes des Girondins pour discuter avenir.