Les pompiers professionnels de Gironde recrutent jusqu'au 12 février. Seuls prérequis pour candidater : être de nationalité européenne, avoir plus de 16 ans, le brevet des collèges et, surtout, une bonne condition physique. La preuve à la caserne de Bruges, près de Bordeaux, qui a proposé pour la première fois une session sportive d'entraînement au concours.
À l’intérieur du gymnase de la caserne de Bruges en Gironde, Cyrielle tracte un sac de 40 kilos accroché à ses hanches. "Les charges font presque mon poids", lâche la jeune femme de 27 ans. Comme une dizaine d'autres candidats, elle est venue tester ses capacités pour devenir femme sapeurs-pompiers professionnelle. Les candidatures au grade de caporal, le premier des hommes du rang, viennent d'ouvrir et tous ont bien l'intention de postuler.

Dans les conditions d'examen
"On ne cherche pas que des gens qui savent courir. Demain, si vous êtes caporal, vous serez confrontés à des situations qui vont vous solliciter physiquement", les prévient le lieutenant Beunard, référent départemental des activités physiques au SDIS 33. Pour mieux préparer ses futures recrues, le Service départemental d'incendie et de secours de la Gironde leur a ouvert ses portes, ce jour-là, avec un parcours sportif adapté. Le même que celui proposé à l'examen, dans un an et demi.
Le métier en fait rêver plus d'un, mais beaucoup de candidats le connaissent seulement grâce à ce qu'on leur a raconté de celui-ci. "On ne voit jamais la même chose et on apprend constamment. J'ai des pompiers dans ma famille qui m'ont fait voir la beauté de ce métier, mais aussi les difficultés et les enjeux", assure Cyrielle, actuellement saisonnière dans la restauration.
Endurance, force et technique
Les pompiers, c'est aussi une histoire de famille pour Xan. Son père et son grand-père ont exercé cette profession. "Je ne me vois pas ailleurs, donc je m'entraîne pour avoir cette chance aussi un jour", sourit le Basque de 19 ans, déjà pompier volontaire. Il a obtenu un 16/20 à l'entraînement, mais vise la note maximale. "C'était très dur. Le jour du concours, j'aurai plus de peps !", assure le jeune bachelier, en année de césure pour préparer le concours.
Cet entraînement regroupe des situations qu'ils pourront rencontrer en intervention lorsqu'ils seront pompiers professionnels. Ça leur montre qu'il faut une condition physique en lien avec leur poste.
Lieutennant BeunardRéférent activités physiques au SDIS 33
Le parcours est chronométré. Plus les candidats sont rapides, plus ils obtiennent de points. Ils doivent allier endurance, force et, surtout, technique. Les volontaires du jour essaient le parcours avec une charge dorsale de 20 kg, qui correspond à celle d'un appareil respiratoire. Puis, montent des marches avec des bidons, passent sous un tunnel, se tractent sur des barres. Autant de situations qu'ils seront amenés à revivre, lorsqu'ils deviendront professionnels.
245 places en Nouvelle-Aquitaine
Entre les départs en retraite et les faibles effectifs, les sapeurs-pompiers ont besoin de recruter de nouveaux caporaux. 245 places sont ouvertes en Nouvelle-Aquitaine. "Chaque grade a une fonction et une importance. Le caporal a un rôle opérationnel d'intervention contre les incendies, le secours de personnes et des biens. Il faut avoir l'esprit de groupe, être altruiste et avoir une bonne résistance physique", développe le caporal Charron, à la caserne de Bruges.
Les inscriptions au concours 2025 sont ouvertes jusqu'au 12 février. Les épreuves écrites auront lieu en novembre, une partie sportive en avril 2026 avec de la natation, du cardio et le fameux parcours. L'examen se termine par un oral avec un supérieur. "Les candidats d'aujourd'hui nous ont posé beaucoup de questions. À partir de ça, c'est à eux de tout mettre en œuvre pour réussir leur concours. C'est un investissement très personnel", ajoute le lieutenant Beunard.