Les rugbymen Loïck Jammes et Rory Grice, condamnés respectivement à 14 et 12 ans de réclusion pour un viol collectif qu’ils contestent, ont comparu ce mardi 21 janvier devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Bordeaux. Ils demandent à être remis en liberté dans l’attente de leur procès en appel.
Une libération "incompréhensible". Mardi 21 janvier, les rugbymen grenoblois Loïck Jammes et Rory Grice, condamnés en décembre dernier pour un viol collectif qu’ils contestent, ont comparu devant la Cour d’appel de Bordeaux. Les deux joueurs, respectivement condamnés à 14 et 12 ans de réclusion criminelle, demandent leur remise en liberté dans l’attente de leur procès en appel.
L’avocate générale s’est opposée à leur demande, estimant qu’une libération, même sous contrôle judiciaire, serait "incomprise" par le grand public, d’autant plus dans une affaire qui s'inscrit dans un "phénomène sociétal de lutte contre les violences sexuelles, notamment dans le milieu sportif".
Sept ans après les faits
Les faits remontent à une soirée arrosée en mars 2017, après un match de Top 14 opposant l’équipe de Grenoble à Bordeaux-Bègles. Selon la cour d’assises de Gironde, les trois joueurs, Jammes, Grice et l’Irlandais Denis Coulson, auraient violé une jeune femme. Ils ont été condamnés respectivement à 14 ans (Jammes et Coulson) et 12 ans (Grice) de prison lors d’un procès à huis clos qui s’est tenu en décembre 2024.
Deux autres anciens joueurs grenoblois, Chris Farrell et Dylan Hayes, ont également été condamnés en décembre par la cour d'assises. Ils ont écopé de peines moins lourdes, respectivement quatre ans de prison, dont deux avec sursis et deux ans avec sursis, pour ne pas être intervenus alors qu’ils assistaient à tout ou partie des faits.
Décision attendue début février
Me Denis Dreyfus, avocat de Loïck Jammes, a plaidé pour une décision "indépendante" et détachée de la forte médiatisation de l’affaire. "Je ne viens pas demander une faveur, je ne viens pas davantage plaider le fond de la procédure. Mon client, qui bénéficie de la présomption d’innocence, a respecté pendant sept ans un contrôle judiciaire sans la moindre difficulté", a-t-il argumenté.
Aux côtés de Me Philip Fitzgerald, défenseur de Rory Grice, il a proposé à la chambre de l’instruction une assignation à résidence avec bracelet électronique en cas de remise en liberté, "si elle considérait que le contrôle judiciaire n'est pas suffisant".
La Cour d’appel de Bordeaux rendra sa décision concernant Loïck Jammes et Rory Grice le 11 février. Quant à Denis Coulson, sa demande similaire sera examinée le 28 janvier.