François Fillon a ravivé mercredi la polémique sur l'indépendance des magistrats affirmant qu'il "n'avait pas été traité comme un justiciable comme les autres". Justement si lui expliquent des magistrats bordelais.
Ouvrir une information judiciaire, saisir un juge d'instruction, c'est protéger un justiciable. "C'est justement pour permettre le maximum de garanties au justiciable, comme on le ferait à toute personne qui a droit à sa présomption d'innocence, c'est une enquête à charge et à décharge" argumente Philippe Mao, le représentant bordelais du syndicat de la magistrature.
Alors qu'il dénonce une justice instrumentalisée, Simone Gaboriau estime, elle, que le candidat des Républicains revendique plutôt "un privilège". Ancienne présidente de TGI et ancienne juge d'instruction, elle dit avoir vu "tous les jours dans les audiences correctionnelles de comparution immédiate des prévenus qui comparaissaient après leur garde à vue et étaient jugés dans la foulée".
François Fillon est lui convoqué le 15 mars pour être entendu. Il pourrait alors être mis en examen.
Regardez le reportage d'Esmeralda Terpereau et Sébastien Delalot :