La direction de Sud Ouest a rencontré jeudi les journalistes pour apaiser leurs craintes après la "motion de défiance" adressée par la rédaction pour dénoncer notamment la dégradation de ses conditions de travail, ont indiqué des participants à l'AFP.
"Pour la rédaction de Sud Ouest, le projet d'entreprise présenté en 2015 par la direction ne se traduit pour le moment que par des tâches supplémentaires, des pertes de postes, de revenus, de jours de repos et de repères sur le plan rédactionnel", protestait cette motion de défiance signée mardi par plus de 150 des 260 membres de la rédaction du journal.
"Les journalistes de Sud Ouest ne sont ni entendus, ni compris. Ils ne font plus confiance à l'actuelle direction pour mener l'indispensable transformation de la rédaction sans en dégrader encore plus les conditions de travail", poursuivaient les signataires, se disant prêts "à mener une grève avant la fin du mois de juin".
Pour répondre à ces inquiétudes, le directeur général délégué de la société éditrice de Sud Ouest, Patrick Venries, ainsi que le président du directoire Olivier Gerolami, ont réuni jeudi après-midi la rédaction dans le hall du journal à Bordeaux.
"Patrick Venries a compris le message et un peu déminé la situation", a résumé à l'AFP une journaliste, Catherine Darfay. "On a constaté que la direction avait tenu un discours d'apaisement à la rédaction, les suppressions de postes ont été gelées jusqu'à la fin de l'année", a confirmé David Patsouris, délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ) à Sud Ouest.
"Pour notre part, ça fait trois ans qu'on a parlé à un mur, on prend acte de ce changement de ton et de climat face à la mobilisation de la rédaction", a-t-il ajouté.
"Depuis quelques années, on avait l'impression que la rédaction n'était plus au coeur du projet de Sud Ouest (...) Des gages ont été donnés par la direction, maintenant il faut que ça se concrétise", a insisté M. Patsouris.
Le groupe Sud Ouest est lancé dans un projet d'entreprise sur la période 2016-2020, et a rééquilibré ses finances, tout en mettant l'accent sur le numérique où il revendique près de 20.000 abonnés.