Nicolas Florian, maire de Bordeaux : "J'aime ce que je fais, je m'éclate !"

Le maire de Bordeaux était l'invité du 19/20 en Aquitaine ce lundi. Il a dressé un premier bilan après 100 jours passés dans le fauteuil de maire. Matthieu Rouveyre, conseiller municipal socialiste, lui reconnaît des qualités sur la forme, mais peu d'avancées sur le fond de sa politique. 

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Nicolas Florian avait d'abord été désigné à l'unanimité par la majorité pour succéder à Alain Juppé. Puis début mars, c'est le Conseil municipal qui l'a élu maire de Bordeaux. Le cap des cent jours de gouvernance a été franchi. C'est l'heure du premier bilan, des projets en cours, mais aussi d'évoquer les prochaines municipales.

 

Un premier bilan

L'ancien adjoint aux finances, désormais maire de Bordeaux depuis le départ d'Alain Juppé au conseil constitutionnel, se veut positif. "Il y a des sujets où je m'aperçois qu'on est seul (...). C'est le seul et véritable changement. La charge de travail est importante, mais j'aime ce que je fais, je m'éclate !".


Matthieu Rouveyre, conseiller municipal socialiste, est nettement moins enjoué quand il évoque la politique de de Nicolas Florian après 100 jours passés dans le fauteuil de maire. Il lui reconnaît néanmoins une qualité, celle de savoir discuter, débattre. "Avec lui le contact est plus humain qu'avec Alain Juppé" dit-il. "Il est facile de discuter avec lui quand on n'est pas d'accord, ce qui n'était pas le cas avec Alain Juppé. Cela a permis de faire retomber les tensions au sein du Conseil municipal".

"Avec Alain Juppé, c'était très tendu, pas simple, il n'y avait pas d'échanges constructifs, là au mois on peut discuter, c'est vraiment à mettre à son actif, c'est une personnalité qui fonctionne bien dans le débat et qui accepte la contradiction".


Pour ce qui est du fond, Matthieu Rouveyre commence par lister "les bourdes" du nouveau maire de Bordeaux : "lorsqu'il a évoqué "Bordeaux ville morte" alors qu'il venait d'être installé", "sa déclaration autour du BHNS alors que le tracé venait d'être voté", "quand  il lance sa campagne d'affichage au frais des contribuable", avant de conclure "et puis sur tous les grands problèmes, on n'a pas de solution".

Sur le fond, Matthieu Rouveyre liste plusieurs dossiers. "La crise du logement étudiant ? Pour le moment rien n'a été fait !". "Le problème rive droite avec Darwin ? On nous avait promis que ça allait s'arranger, mais les décisions prises il y a dix ans ne doivent elles pas être revues compte tenu de ce qu'apporte Darwin aujourd'hui ?". "Sur les questions de mobilité, Bordeaux est saturé et là aussi pas de grande déclaration". Quant au social, "ce n'était pas le dada de Juppé, et rien ne change en terme d'hébergement d'urgence, d'accompagnement des personnes vulnérables, la politique du CCAS est très faible".

 

Les municipales en ligne de mire

Nicolas Florian avait immédiatement annoncé qu'il ne serait pas qu'un maire par intérim et qu'il comptait bien se présenter aux prochaines élections municipales. Mais avec qui ? Quels seront les noms, les partis, inscrits sur sa liste ? 
Historiquement, le Modem et Les Républicains ont de longue date fait alliance localement à Bordeaux. Au niveau national, le Modem a plus tendance à se rapprocher de LREM. Les lignes vont-elles bouger à Bordeaux ?

C'est un sujet que le maire ne veut visiblement pas évoquer pour l'instant. Sur notre plateau il a clairement botté en touche :

"il y aura des candidats, moi je suis dans mon job de maire, la campagne on verra plus tard, je ne suis pas sur ce calendrier, ma priorité c'est par exemple la canicule dans les jours qui viennent".


À en croire Fabien Robert, des alliances locales avec LaREM sont bien possibles. Le 1er adjoint de Nicolas Florian s'est exprimé sur le sujet notamment dans son livre paru aujourd'hui. Voilà ce qu'on peut y lire : 

« Nous présenterons aux municipales une liste renouvelée à au moins 50 % par rapport à l'équipe actuelle, et nous sommes tout à fait capables de nous rassembler sur un projet avec les marcheurs. Je ferai tout pour que ce rassemblement se développe, et je serai soutenu en cela par François Bayrou. »


Matthieu Rouveyre concède que "des signes nous laissent penser qu'on va vers un accord Républicains, Modem, LaREM. Mais est ce que vraiment les électeurs d'En Marche vont aimer cette tambouille ? Parmi eux certains veulent un renouvellement des pratiques et des têtes donc je ne suis pas sûr qu'ils valident cet ok d'apparatchiks". Au sujet de Thomas Cazenave, qui devrait bientôt voir officialiser sa candidature pour LaREM à Bordeaux : "il fait monter les enchères pour être en haut de la liste, là visiblement, on lui proposerait d'être 7e et il parait que cela ne lui va pas...". "Tout ca c'est un jeu de rôle qui va les amener à s'entendre au 1er tour. Alors on ne manquera pas d'expliquer aux électeurs LaREM que c'est des accords d'appareil, et que pour amener du changement, il faudra aller sur une autre liste...".
 


 
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