À défaut de trouver un toit dans certains coins de l'Aquitaine, ils sont plusieurs à poser leurs valises au camping. Avec un avantage : des dossiers plus souples et un accès facilité au logement.
Il y a posé ses valises il y a trois mois. Daniel sort tout juste de son mobil-home, sa maison depuis qu'il a quitté son Luxembourg natal pour le Pays basque. "Je travaille à Bidart, donc je devais trouver un logement, et ici ce n'est pas simple", explique le jeune homme.
100 % équipés
Dans cette région, les logements sont de plus en plus rares. Conséquence, les prix augmentent : exemple à Anglet où les prix des loyers ont augmenté de 6,3 % entre 2019 et 2024. Même son de cloche à Bayonne : comptez 12 euros du mètre carré, soit 5,3 % plus cher qu'en 2019, selon la Fnaim.
Après plusieurs recherches, Daniel trouve finalement un logement ici, à Bidart. Ce sera dans ce camping 4 étoiles sur la côte basque. Son mobil-home, un trois pièces de 35 m², est tout équipé : wifi, télévision, électroménager. Confortable, selon ses mots : "Ici, on est vraiment bien, on est au chaud et on a même une petite terrasse."
Le camping donne aussi à ses locataires, accès à tous les services, comme la piscine ou la balnéo. Bruno Fleury, commercial événements et hébergements de l'établissement, abonde : "C'est très convivial et ça répond à une demande très importante ici dans le Pays basque. Une cinquantaine de nos mobil-homes sont pris entre septembre et juin."
Des dossiers simplifiés
La problématique s'étend en Aquitaine. D'autres secteurs, tels que le bassin d'Arcachon, sont également prisés. Pour pallier ces problématiques, des établissements ouvrent donc leurs portes à l'année. A Salles, en Gironde, parmi sa cinquantaine de locatifs, Morgane Thévenon propose dix mobil-homes à la location longue durée. Depuis cinq ans, elle reçoit "toujours plus de dossiers." Et pour cause.
On demande simplement une caution, contrairement aux démarches, plus lourdes, pour un appartement classique.
Morgane ThévenonGérante du camping du Val de l'Eyre
C'est aussi ce qui a séduit Daniel, dans le Pays basque : "On ne nous a pas demandé d'avoir un CDI ou quoi que ce soit. On a simplement payé, c'est ce qu'on l'on recherchait." Pour 35 m² et deux chambres, Daniel et son ami payent 750 euros par mois. Les tarifs sont presque aussi chers que les prix du marché, mais l'accès y est largement facilité, et le logement est éligible aux aides de la Caf.

Étudiants, familles et travailleurs
Le mobil-home attire ainsi de plus en plus de profils dans ces secteurs en tension. A Bidart, les premiers concernés sont les étudiants de l'ESTIA, l'école d'ingénieur, à quelques pas du camping. "D'ici septembre, nous allons mettre en place un partenariat avec l'école pour faciliter l'accès au logement des étudiants", explique Bruno Fleury. Un service déjà mis à disposition par un autre établissement de la ville.
Le camping basque s'adresse également "aux familles, à ces personnes en recherche dans le parc privé", explique le commercial. Le même public, "qui vient de vendre sa maison et tente de retrouver un logement sur le bassin d'Arcachon", ajoute Morgane Thévenon. Une solution qui reste souvent temporaire. A l'exception, parfois, de quelques invétérés, "qui préfèrent simplement vivre au camping."